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Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas...

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Lewis S. Declán
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MessageSujet: Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... EmptyMer 20 Jan - 22:32

    Ce matin là, je décidais de me lever aux aurores... De lourdes tâches m'attendaient... Mettre de l'ordre dans le foutoir qui nous servait de studio à Jens, Wim et moi. Les deux jeunes hommes semblaient avoir une affection toute particulière pour le désordre alors que pour moi c'était tout le contraire. Je me sentais d'une certaine manière oppressé par toutes ses affaires qui traînaient partout, sur les meubles, dans les meubles, à côté des meubles... Et encore... Dans certains coins du petit appartement l'on ne pouvait même plus espérer voir le sol. Je n'avais aucune idée de par où commencer.

    Avant de débuter, je branchais mon lecteur MP3 de la marque très connue ornée de la petite pomme sur mes enceintes, histoire de me donner un peu de courage. Alors que Great DJ des The Ting Tings résonnait dans le studio je remontais mes manches et m'attaquait tout d'abord au coin cuisine et plus particulièrement à la vaisselle qui devait être là... depuis un bout de temps. Réprimant une grimace de dégoutait je me lançais – presque la tête la première – et c'est ainsi que se déroula une grande partie de ma matinée à faire du petit appartement de l'agence un endroit vivable. Je souris satisfait devant la tâche accomplie, mes collocataires risquaient de ne pas reconnaitre l'endroit en rentrant plus tard dans la journée.

    La seconde partie de ma journée se déroula à l'agence – ou du moins commença par l'agence, on m'assigna à toutes une séries de casting pour des marques de vêtements dont le nom m'étais comme d'habitude étranger. Ce n'était qu'à partir du troisième cast à coup de polaroids que je commençais à voir légèrement floue à croire que je commençais à m'habituer, un point pour moi. Je passais ainsi toute ma après-midi entre les mains d'habilleuses et autre personnel des maisons pour lesquels je pourrais peut-être à l'avenir posé... La réponse viendrait surement dans quelques jours quand Elle me rapellerait pour me donner mes résultats... J'espérais sincèrement qu'il serait probant, car j'y mettais une grande partie mon énergie.

    C'est donc exténué que je rentrais ce soir là... À peine rentré je m'écroulais sur le canapé tout en soupirant d'extase. Haaaa rien ne valait un bon vieux fauteuil, comparé aux chaises en plastiques ou le sol parfois où l'on devait s'assoir en attendant son tour. Fermant les yeux quelques secondes, je fus sortis de ma torpeur par la sonnerie de la porte.

      - Ha que hein...


    Encore un peu dans les vapes je me dirigeais vers le combiner, reconnaissant alors la voix de Lune, je lui ouvrit la porte automatiquement, ouvrant celle de l'appartement le temps qu'il arrive à l'étage. J'avais complêtement oublié notre petit rendez-vous... Lune et moi ne ne nous connaissions que depuis peu, nous nous étions croisés à plusieurs reprises à l'agence et avions sympathisé. Il avait beaucoup plus d'expérience que moi dans le mannequinat et ses conseils m'étaient d'une précieuse utilité en échange de quelques cours de français « avancé ».

      - Bonsoir, bienvenue dans notre... palace...Lançais-je avec un demi-sourire lorsqu'il passa la porte.
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Lune P. Agatha
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MessageSujet: Re: Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... EmptyMer 20 Jan - 23:48

    La chose à savoir avec la mode c’est qu’à l’instar des plus grandes villes elle ne dort jamais. J‘en avais conscience et c‘était à ça que me servait mon très précieux Blackberry. Me tenir au courant de tout dans la seconde. Recevant des messages pour tout nouvel article sur des sites spécialisés, mon book en ligne étant continuellement mis à jour… Bref, avec la mode pas de répit. Le seul répit que la mode laissait au mannequin était leur retraite. Et encore si vous étiez assez bon vous vous étiez dégoté un compagnon fortuné qui entretiendrait vos débuts dans les autres arts, ou dans les autres cercles de la mode. Je savais qu’un ancien modèle, ayant été l’égérie d’une marque, se retrouvait assez régulièrement convié à dessiner un ou deux vêtements. C’est comme ça que marchait l’industrie du mannequinat.

    Mon emploi du temps ce jour-là était assez décontracté, j’avais des essayages pour une marque italienne de prêt-à-porter en début d’après-midi mais ma matinée était libre. Enfin libre, au vu de la gueule de bois que j’avais eu en me réveillant à 10 heures je me demandais seulement si j’allais arriver à sortir de l’appart sans me foutre en l’air. Le plus dur le matin c’était de faire la gym, entretenir son corps était au moins aussi important que d’être beau et bien habillé. Cinquante abdos, cinquante pompes, cinquante abdos… Et ça trois fois, tout en buvant beaucoup d’eau pour ne pas risquer de se blesser. Je pense vraiment que c’était le seul inconvénient de mon métier, le fait d’être contraint d’avoir un corps sur lequel on pourrait manger en permanence. J’avais eu la chance d’être doté d’un organisme qui ne grossissait pas. Le choix des vêtements fut simple, pour des essayages j’aurais pu arriver en jogging et basket que ça n’aurait rien changé. Mais j’enfilai tout de même un jean griffé avec un tee-shirt Ben Sherman, un de mes préférés sur lequel était peint à la main le drapeau du Royaume-Uni, avec un petit gilet en cachemire Bompard que j’avais eu aux frais de l’agence. Blackberry en poche, Itouch connecté aux oreilles et tenue prête je sortais en n’ayant pas l’intention de rentrer avant 1h du matin.

    L’après-midi fut courte, lorsque j’eus essayé trois tenues différentes et qu’on m’eut pris en photo sous tous les angles je repartais pour la ville. Prenant le taxi je traversai une partie de la ville pour rejoindre l’appartement de Lewis, qui m’attendait sûrement. Il avait eu la gentillesse de m’offrir son aide en français pour que je m’améliore au niveau de l’accent que j’avais perdu et en échange de cela je lui donnais quelques conseils vestimentaires et lui apprenait à vivre pleinement sa jeunesse dans le mannequinat. Pour lui j’étais un vieux mannequin, c’était toujours très agréable à entendre, je sonnai une fois arrivé, il m’ouvrit bientôt et m’accueillit de façon très enthousiaste.

      Lune » Ces cou à ce studi-io ? Mai vous ne vive et pas la ce nez pas peau si bel, y n’y a pas deux bord d’aile ici, contre air ment à chaise nous. (C’est quoi ce studio ? Mais vous ne vivez pas là c’est pas possible il n’y a pas de borde, contrairement à chez nousl !)


    J’attrapai mon sac bandouiller et l’ouvrai pour en sortir trois livres en français. Les trois livres que j’avais préféré et lu en français depuis mon arrivée à Paris. A savoir, L’étranger, Huis Clos, Les âmes mortes. Respectivement de Camus, Sartre et Gogol.

      Lune » Tu vaux à, je y et pensè. Il son tousse la. (Tu vois, j’y ai pensé. Ils sont tous là.)


    Puis je reprenais.

      Lune » Fée moi pensè à te fer te changer ce tee-shirt, ta père deux jeans… et tes chaud sûre. On sort après. (Fais moi penser à te faire changer tee-shirt, ton jean et tes chaussures. On sort après)


    Je m’installai sur un canapé-lit, du moins je supposai que c’en était un. Et posé sur une sorte de table mon blackberry et mon mp3. Je tirai une clope et l’allumai en attendant que le cours ne commence. Je n’étais pas tendu, juste curieux de voir comment cette première séance se passerait.
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MessageSujet: Re: Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... EmptyJeu 21 Jan - 0:52

    La surprise de Lune vis-à-vis de l'état du studio me fit rire. Il serait venu quelques heures plus tôt et aurait tout simplement découvert un vrai taudis... Heureusement pour lui maintenant je l'accueillais dans un appartement blinquant qui sentait encore bon les produits ménagers.

      - J'ai mis un peu d'ordre ce matin... lui répondis-je en riant doucement.


    Je l'observais alors évolué dans la pièce visiblement émerveillé par l'ordre ambiant, j'avais maintenant hâte de voir la tête de mes colocataires lorsqu'ils rentreraient. Je ne les connaissais que très peu, étant dans le métier depuis plus longtemps que moi, il était plus souvent dehors pour des shooting et compagnie et nos horaires de vie étaient donc assez différent... Ils sortaient alors que moi je dormais, ils shootaient alors que je passais d'innombrables et peut-être infructueux casting. Avec la fashion week de Milan qui approchait la pression était à son comble mon agent tentant par tout les moyens de me faire intégrer l'un des défilés.

    Lune assit dans le fauteuil qui me servait accessoirement de lit, ouvrit son sac pour en sortir 3 livres qu'il venait visiblement de terminé. Je ne relevais pas tout de suite les fautes dans ses formulations nous nous y prendrions bien assez tôt. Saisissant un pouff qui trainait dans un coin je le positionnait face à lui de l'autre côté de la table avant d'y plonger.

      - Fée moi pensè à te fer te changer ce tee-shirt, ta père deux jeans… et tes chaud sûre.

      J'arquais un sourcil , puis soupirait avant d'observer ma tenue...

      - Elle à quoi ma tenue... Non me le dit pas j'ai compris. Je ris doucement avant de percuter. Sortir? Du genre sortir en ville? Je sais pas faire ce genre de chose moi...


    La fin de ma phrase avait presque été muette. De toutes mon existence je ne m'étais rendu qu'à deux soirées, l'un étant les dix huit ans de ma sœur ainée et l'autre le bal de promo de mon lycée... Et les deux fois je m'étais tout simplement ennuyé comme un rat mort et avait terminé dans un coin un bouquin à la main.

      - Bref! Fis-je tout en diminuant le son de la musique. Comment tu as trouvé les livres? Tu as tout compris? Non pas que je le prenais pour un idiot mais les termes employés par ces auteurs n'étaient pas des plus aisés. T'as un passage préféré? Tu veux bien me le lire? C'était pour moi le meilleur moyen de travailler sur son accent.
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Lune P. Agatha
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MessageSujet: Re: Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... EmptyJeu 21 Jan - 23:08

    Le quartier latin était peut-être l’endroit où j’aimais le plus traîner. Parce qu’il était plus vivant et culturel que Le Marais beaucoup trop festif pour une simple balade. De plus, avec mon physique, je ne pouvais que peu sortir pour marcher sans me faire aborder. Pas que ce soit désagréable, non, c’était juste un peu moins détendant. Le quartier latin en revanche était parfait pour une promenade de santé. Et même si l’ambiance qui y régnait était parfaitement française, c’était encore ici que je me sentais le plus chez moi dans Paris. J’enviais presque Lewis de vivre ici, cependant j’ignorais qui étaient ses colocataires et je n’aurais échangé les miens pour rien au monde. On s’accordait bien tous les trois.

    Il avait mis de l’ordre ? Quelle drôle d’idée, le propre de l’homme et qui plus est de l’homme mannequin est d’être bordélique. De sortir 5 tee-shirts et trois jeans avant de choisir une chemise et un pantalon en toile. Bref, à trois ils auraient dû vivre sous une masse informe de linge propre, car oui, c’est le linge propre qui traîne parterre attendant d’être porté et non pas le linge sale qui attend d’être lavé !

      Lune » Ces t’un sacre ile ai-je de ‘anger. Nous ne feu son le méninge que une foie par se mène. (c’est un sacrilège de ranger. Nous ne faisons le ménage qu’une fois par semaine.)


    Je riais de ce constat, qui était tout à fait réaliste, je n’avais pas souvent vu le sol de mon propre studio depuis que j’avais emménagé mes 7mètres² personnels. Fringues, paquets de cigarettes, magazines, ordinateur… jonchaient le sol d’une façon fort peu saillante pour un mannequin. Mais après réflexion je n’avais pas à être ordonné, personne ne venait jamais vérifier que nous étions plus propres que beaux. Et si quelqu’un venait je n’avais pas à me justifier je n’étais pas là.

      Lune » Ta tenue ne est pas ad dé quoi te pour de nez en vie de te photog’aphier… Pas as ces à trac tiv’ tu comp-ends ? Oui sortir en vil’. Je temps mène boir’ un cou avec moi ap-ès ça, pour te w-emercier. Enfin pas son. Les livres.
      (Ta tenue n’est pas adéquate pour donner envie de te photographier… Pas assez attractive, tu comprends ? Oui sortir en ville. Je t’emmène boire un coup avec moi après ça, pour te remercier. Enfin passons, les livres.)


    Je m’asseyais et répondant à sa troisième et sa quatrième question en même temps je me saisissais du livre de Sartre. Tirant une taffe sur ma Menthol et déposant une cendre dans un cendrier, du moins je subodorai que c’en était un. J’ouvrais à une page proche du début, j’avais choisi ce passage parce qu’il m’avait fait rire.

      Lune » (Estelle) Mai cow-ment voulé-vu ? Toute est si lait, si dur, si angule. Je détesté lé angle. (Ines) Croa-yez vous que je vivé dans un sale on se con empireux. (Estelle) A l’or tu es préviu ? (Ines) Tout. Et nous saut me assortiss.
      (Mais comment voulez-vous ? Tout est si lait, si dur, si anguleux. Je détestais les angles. Croyez-vous que je vivais dans un salon second empire ? Alors tout est prévu ? Tout et nous sommes assortis.)


    Je le regardais et me mis à rire.

      Lune » Je ces que je lis malle. Mais je con p-end tout… cela me et nerve! (Je sais que je lis mal, mais je comprends tout… ça m’énerve.)


    Je reposai le livre doucement et tirai une longue taffe sur la cigarette. Le repos du guerrier ? Penser ça aurait été vendre la peau de l’ours Lewis avant de l’avoir achevé avec mon accent anglais.
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MessageSujet: Re: Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... EmptyJeu 21 Jan - 23:57

    Apparemment le fait que je perde mon temps à ranger faisait rire Lune, et bien vite mon rire se joignit au sien. Il avait raison après tout, j'étais quasi sur que demain l'appartement serait dans le même état que lorsque j'étais arrivé, mais j'avais besoin de m'occuper les mains où la tête alors ranger ne me dérangeait pas spécialement et puis j'étais sur que mes colocataires apprécieraient l'effort. Étant de nature assez effacée j'essayais tant bien que mal de m'intégrer, n'étant pas très loquace – ou du moins pour raconter autre chose que des conneries – je tentais de me faire apprécier à ma manière.

    Concentré, j'écoutais attentivement le mannequin faire la lecture de son passage favoris. Son accent anglais était vraiment prononcé mais comme il le disait lui même, il n'avait aucun problème à comprendre la langue en question ce qui étais un plus.

      - Ouais je vois ce qu'il se passe en fait t'as des problèmes avec la diction, je crois que je vais pouvoir t'aider. Reste là je reviens!


    Enfin même si dans le studio on ne pouvait pas aller bien loin, je plongeais dans un des placards dans lequel se trouvait des caisses en carton... Mes caisses en cartons, bibliothèques provisoires celles-ci contenais une partie des ouvrages que j'avais emporté de chez moi à mon appartement à l'époque où je vivais avec Valentin – mon meilleur ami. Une partie de mes ouvrages étaient cependant resté chez lui ne pouvant pas tout emporter.

    Je farfouillais dedans balançant dans mon dos les livres qui ne concernaient pas mes sujets de recherche.

      - Je suis sur de l'avoir mit quelque part par là.


    Le brun devant avoir pleine vue sur mon postérieur, moi accroupi à la recherche d'un livre en particulier... J'émergeais finalement en brandissant ma trouvaille comme le saint Graal, je tombais sur le derrière complètement décoiffé.

      - Te voilà! Lançais-je à l'adresse de l'ouvrage puis je rit doucement je retournant au près de mon nouvel « élève ». Le Théâtre ou l'art de la scène. Expliquais-je en lisant la couverture. On va te trouver des exercices de diction pour que tu arrives à mieux prononcer les mots français. Bon t'es prêt?


    Je lui fis un large sourire avant de me mettre à feuilleter les pages.

      - Ha! Voilà... Bon alors... Répète après moi, essaye d'avoir le plus possible le même accent que moi, je te reprendrais si tu fais des erreurs t'inquiètes même les francophones ont difficile avec ce genre d'exs. Alors... Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches, archisèches ? Je ris doucement à la fin, attendant sa tentative.
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MessageSujet: Re: Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... EmptyDim 24 Jan - 18:05

    Lewis était mignon, pas au sens physique du terme, au sens psychologique. Il m’apprenait des choses que je savais déjà, que mon accent et ma diction étaient des petits handicaps n’était une surprise pour personne, si ? Je ne relevai cependant pas, un peu obsédé par le fait de ne pas le contrarier, il était déjà bien sympa de me filer des cours chez lui, en échange de moments de folie que je lui ferai vivre. Mais il avait la gentillesse, ou du moins le tact suffisant, de ne pas se moquer, d’essayer de faire du mieux qu’il pouvait. Je ne savais pas si ce serait efficace, mais ça me permettait de rencontrer une nouvelle personne de l’agence, un garçon très agréable et avec qui j’allais m’amuser un peu.

    Son exercice était véritablement ridicule, pas dans le sens où il ne me servirait à rien, au contraire je ne doutais pas de son efficacité en cas de succès, tous ces « ce » et ses « che » devaient être d’un compliqué à prononcer. Mais il était ridicule parce qu’il allait me couvrir de honte, je lui aurais bien traduit la phrase et resservie en anglais, mais je n’étais pas sûr que ce soit vraiment une idée que l’on pût qualifier de constructive. Alors je me résignai, préparant dans ma tête la phrase à répéter, ne pas paniquer il n’était pas juge seulement un gars plus jeune que moi qui m’aidait…

      Lune » Les chaussettes… de l’artchie duchesse… sont telles sèches… archie, sè-ches.


    Ok c’était un peu laborieux, mais je préférai prendre mon temps que de me précipiter et avoir l’air encore plus ridicule.

    Le temps passa, tantôt rapide, tantôt lent. Ce cours de français avec Lewis était un moment agréable en fait, je n’avais pas à être intimidé par lui. Il aurait dû l’être de moi et de ce que je lui préparais pour ce soir. Une sortie, oui, mais une sortie pas comme les autres. Il allait connaître sa première vraie soirée en tant que personne membre de l’élite qu’est la Caranston Model Agency.

    Sans lui demander son avis je me levais et allais directement vers les placards, cherchant quelque chose à lui mettre sur le dos d’un peu plus portable. Je choisissais un jean taille basse, assez classique, lui attrapa un tee-shirt rouge et un gilet sans manche noir. Si ces vêtements n’étaient pas à lui ce n’était pas important, il les laverait dans le pire des cas. Mais, mélanger le côté urbain du pantalon taille basse au côté plus branché-chic du gilet de costume… Pour les chaussures une paire passe-partout qui ne jurerait pas avec le jean sans pour autant le faire avec le gilet.

      Lune » Tiens, habille-toi, ensuite je te montrerai deux ou trois trucs à faire pendant la soirée.
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MessageSujet: Re: Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... EmptyDim 24 Jan - 20:10

    J'essayais tant que mal de me faire meilleure professeur que je le pouvais... J'avais déjà aidé quelques élèves de classes inférieures lorsque j'étais encore au lycée mais l'expérience ici s'avérait tout à fait différente. Il m'aurait posé des questions de grammaire ou d'orthographe, j'aurais très bien pu l'aider, mais ici on entrait dans un domaine beaucoup plus abstrait et que je ne connaissais pas vraiment. Après tout je n'étais pas phoniatre ou quelque chose du genre. Je me promis mentalement de mieux me préparer pour la prochaine et lui trouver des exercices plus adéquats.

    Tel un un parfait petit élève, Lune se prêtait aux moindres exercices sans jamais rechigné et quoi que ce soit. Nous nous traitions mutuellement avec respect et il avait surtout le dont de me mettre à l'aise. De nature timide, donné des ordres ou des conseils aux autres n'étaient pas vraiment mon fort mais le brun m'encourageait au contraire. Son sourire encourageant me poussait à oublié ma gêne, du moins en partie. Son charisme et sa manière d'être m'impressionait plus que je ne le montrais. Après quelques exercices, le brittanique décida qu'il était temps de maintenant de s'arrêter et sans un mot il se leva pour se diriger vers les meubles contenant les vêtements de mes collocataires et moi. Il me lança une serie de vêtement et seul le jeans était à moi, mais je n'osais pas protester espérant que Wim et Jens ne m'en voudrait pas pour cet emprunt.

      - Tiens, habille-toi, ensuite je te montrerai deux ou trois trucs à faire pendant la soirée.
      - Hum Okay d'accord!


    Je tentais de feindre l'enthousiasme tout en me dirigeant vers la salle de bain. Une fois à l'intérieur j'affrontais mon reflet dans le miroir. En réalité j'appréhendais cette soirée, je ne connaissais rien au monde de la nuit, encore moins celui de Paris. Paris ne dors jamais m'avait-on dit un jour étais-ce vrai?
    Valentin avait déjà essayé tant bien que mal de me traîner dehors mais sans réel succès, ici je ne pouvais me défiler, j'avais promis à Lune d'accepter et je me trouvais maintenant en quelque sorte piégé. Respirant un bon coup je me passais le visage sous l'eau, puis l'essuyais vigoureusement.

      - Tout ira bien.


    Je me fis un large sourire, j'enfilais la tenue qu'il m'avait confectionné et qui m'allait parfaitement. J'observais mon reflet dans le miroir satisfait avant de sortir un léger rictus aux bords des lèvres.

      - Voilà... fis-je tout en faisant le tour sur moi même. Je ris de ma bêtise. Maintenant les deux trois trucs?


    Petit à petit ma peur se faisait dominer par ma curiosité naturelle.
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MessageSujet: Re: Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... EmptyLun 25 Jan - 20:27

    Lewis était de ces jeunes qui n’avaient pas l’expérience de ce que les autres, plus dépravés peut-être, appelaient la vie. Ils avaient été confinés dans un cocon protecteur visant à ne pas les exposer aux tentations du mal, qu’étaient alcool, sexe et drogue. J’avais été le même que lui jusqu’à mes 16ans, années où mes parents se sont plus ou moins séparés. Je comprenais d’autant mieux ce qu’il devait ressentir, à 16ans je n’avais jamais bu une goutte d’alcool, jamais fumé ni eu de rapport sexuels. Ce qui dans la société où je jouais, était assez peu courant.

    Il feignait l’enthousiasme aussi bien qu’un condamné à mort feignait la joie de monter à l’échafaud. Mais je savais, pour avoir eu une âme charitable qui m’avait appris à m’amuser que c’était avant tout une barrière psychologique qui m’avait toujours empêché de m’amuser. La peur paralysait tout le monde, je devrais en parler à Lewis. Je sortis deux cigarettes, attendant qu’il arrive j’en allumai une et tirai une grosse latte, la fumée cancérigène m’emplit la bouche puis les poumons. Il sortit, sapé avec les vêtements que je lui avais passé. Il était beau. Un peu banal encore, il apprendrait cependant j’en étais sûr.

      Lune » Bien, t’es vraiment beau tu sais ! Bon, les deux, trois trucs. Déjà prends cette cigarette (je venais de l’allumer et la lui tendais.) quand tu es gêné, une cigarette. C’est le remède, ça te redonne une contenance et si t’es assez doué tu pourrais même avoir l’air cool. Deuxièmement, l’alcool. J’ai compris tu n’es pas un grand adepte, tu apprendras. Ne fait pas de mélanges, sauf si tu veux te prendre une cuite auquel cas jamais deux alcool similaires d’affilée. Conseil, commence à la vodka, avec un jus de fruit ça passe comme du petit lait. Et dernièrement. Ecoute-moi Lewis. T’as pas à avoir peur, t’as le droit de t’amuser. T’es jeune, beau, sexy et mannequin ! Je ne te demande pas de te taper trois mecs et cinq filles dans la soirée. Juste, amuse toi, et fait moi le plaisir de sortir le livre qui est dans le sac que tu transportes avec toi. Je ne tolèrerai pas que tu lises.


    Je tirai une latte sur ma menthol, elles étaient plus douces pour commencer, il aurait moins de mal à s’y faire. Je remarquai, distraitement, que mon accent anglais c’était atténué au fil des mots et que mes dernières phrases avaient été prononcées sans que l’accent ne soit trop identifiable.
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MessageSujet: Re: Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... Un beau désordre est un effet de l'art... ou pas... EmptyLun 25 Jan - 21:39

    Une fois sortit de la salle de bain je décidais de m'assoir à ses côtés dans le fauteuil. Je n'avais absolument aucune idée de la soirée que Lune pouvait bien me réserver, le monde de la nuit ne se résumant pour moi qu'à ce que j'avais vu dans les films ou lu dans l'un ou l'autre bouquin autant dire que je n'y connaissais guère grand chose. Heureusement, il semblait en tenir compte et ne voulais pas me brusquer tout en me faisant sortir de mes zones de confort.

    J'écoutais – non plutôt je buvais – les mots qui sortaient de ses lèvres essayant d'en retenir le maximum. La main hésitante je saisit la cigarette qu'il me tendit, mon regard fixant un instant le bout cendré et encore rougeoyant. Je n'avais jamais de ma courte existence porté une cigarette à mes lèvres, mais vu la facilité avec laquelle les gens enchainaient ça ne devait pas vraiment être bien compliquer. Il me parla ensuite d'alcool qu'encore une fois je ne connaissais que de nom et qui n'avait encore jamais atteint mes lèvres de toutes mon existence n'ayant jamais goûté que : du vin, du champagne et de la bierre...

      -Et dernièrement. Écoute-moi Lewis. T’as pas à avoir peur, t’as le droit de t’amuser. T’es jeune, beau, sexy et mannequin ! Je ne te demande pas de te taper trois mecs et cinq filles dans la soirée. Juste, amuse toi, et fait moi le plaisir de sortir le livre qui est dans le sac que tu transportes avec toi. Je ne tolèrerai pas que tu lises.


    J'avais peur, comme chaque fois que je me dirigeais vers l'inconnu, comme lors de mon premier shoot. J'en étais pourtant à chaque fois sortit plus fort et me dit que tout ça finirait par me rendre plus fort et j'étais curieux de découvrir cette facette du monde inconnue à mes yeux. J'allais entrée en terra incognita...

      - Pas de livres et pas de peurs d'accord. Affirmais-je en faisant légèrement la moue.


    Je ne me souvenais tout simplement plus de la dernière fois que j'avais mit les pieds en dehors de chez moi sans avoir un livre à porté de main... Me rappelant la cigarette entre mes doigts je reportais mon attention vers celle-ci, j'inspirais profondément. Après tout il y avait une première fois à tout. Je portais donc enfin ma main à mes lèvres sous le regard intrigué de Lune. Une fois mes lèvres sur l'extrémité de la clope j'inspirai à nouveau. Je sentis alors la fumé envahir ma gorge alors que le bout rougeoyait de plus belle. Alors que la fumée descendait vers mes poumons, je sentis une sensation de chaleur m'envahir jusqu'à ce que j'oublie de respirer à nouveau et je me mette à tousser sous les rires de mon ami. Je lui souris avant de réitéré l'expérience, en plus de la chaleur il y avait un léger gout mentholé qui m'envahissait de part le parfum donné au tabac. Cette fois je recrachais la fumée sans problème souriant alors fièrement. Je me levais d'un bond.

      - Bon on y va?!


    Je lui rendit son sourire alors que je saisissais ma veste de cuire noire et passait une écharpe autour de mon coup après tout nous étions toujours au moins de janvier. J'inspirai une nouvelle fois la nicotine.

      - C'est bizarre quand même...
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