J'avais vécu pendant cinq mois dans cet appartement avec Lewis, mon meilleur ami. De septembre à début janvier, nous avions été colocataires. Une des expériences les plus enrichissantes de ma vie même si habiter ensemble c'était aussi révélé être plus difficile que je ne l'avais pensé parce que très vite les sentiments que j'avais eu pour lui tout le long du lycée avaient refait surface. Et le voir se balader dans l'appartement en sous vêtements, ou savoir qu'il était en train de prendre sa douche à quelques mètres de moi, avec juste une porte qui nous séparait, n'était pas le mieux pour ignorer une attirance que l'on a envers son colocataire et meilleur ami.
Et puis quand on avait proposé à Lewis de se lancer dans le mannequinat et qu'il avait accepté, il avait été obligé de déménager dans un logement fourni par l'Agence et m'avait donc laissé avec une chambre libre. J'avais du réagir vite : certes mes parents avaient les moyens mais les logements à Paris était vraiment hors de prix, surtout pour un appartement avec deux chambres, une cuisine américaine avec son salon, une salle de bain, proche station de métro. J'avais donc posté un peu partout des annonces immobilières et on m'avait très vite envoyé un texto pour me dire que l'on était intéressé. Quelques heures après, un homme plus vieux que moi se présentait et visitait l'appartement. Deux jours plus tard, on signait conjointement le bail auprès de notre propriétaire et Alexander emménageait avec moi dans mon appartement qui devenait maintenant le notre.

Les début furent difficiles, je n'avais pas l'habitude de ne pas de voir une autre personne que Lewis chez moi. J'avais mes petits repères, mes habitudes que je devais revoir à cause de la présence de Alexander. Mais je devais avouer que j'étais chanceux : il n'était pas chiant, ne me prennait pas encore la tête. J'avais trouvé quelqu'un que je pouvais qualifier de parfait colocataire.


FIN JANVIER, FIN DE JOURNEE. Je rentrais d'une journée épuisante. Après avoir eu cours de droit le matin à l'université Panthéon-Sorbonne, j'avais mangé un sandwich en deux speeds dans le métro, j'étais revenu dans l'appartement pour me changer, mettre un pantalon de costume blanc avec un polo Ralph Lauren bleu ciel/bleu nuit. Ajouté à cet ensemble un cheche crème mit négligemment autour du cou, et j'avais reprit le métro pour me rendre à l'Agence. Ma vie était maintenant rythmé ainsi, et j'avais de plus en plus de mal à ne pas regarder mon reflet dans les vitrine dans la rue pour voir si jétais bien habillé, ou encore de rester des minutes entières devant ma commode qui débordait de fringues, pour choisir un ensemble convenable. Je m'étais un point d'honneur à avoir une tenue différente tous les jours, jamais la même chose dans la même semaine. J'avais tellement acheté de fringues en un mois que je me demandais si je n'étais pas complètement à découvert sur mon compte et que mes parents n'allaient pas bientôt me coupé les vivres.

D'ailleurs, encore une fois, après avoir passé ma journée fac/Agence, j'étais allé deux heures dans les magasins et je revenais à l'appartement avec des sacs Zara, Ralph Lauren, et je m'étais même fait mon petit plaisir avec un tshirt Dolce & Gabanna qui était apparu dans le dernier défilé Summer 2009 de la Maison.
Je déposais tous les sacs sur le sol, m'écroulant dans le canapé où Alexander était déjà, en soupirant. Putain, je n'ai plus de pied !

► JANVIER 2010. 19H36. Appartement de Valentin Parvis & Alexander Vaughn, Paris, France.

Cela faisait maintenant deux semaines environ que je m'étais installé avec Valentin. Je ne le connaissais pas encore très bien. Certes nous discutions de nos vies, de nos gouts pour apprendre à se connaître. Mais il n'y avait pas encore eut ce déclic qui fait que la relation prend un autre tournant : une véritable relation de colocation. Le jeune Parvis était très sympathique et pour le moment aucunes disputes ou mésententes étaient à déclarer. Etait-ce un signe ? Peut-être. Avant, j'habitais dans un autre appartement au Marais mais seul, et la solitude, je n'aime pas. C'est pourquoi l'annonce de cet étudiant en droit m'avait fortement intéressé. Bien que nous ne nous voyons que le soir, je ne ressens plus cette solitude, ce vide qui m'envahissait chaque fois que je rentrais chez moi auparavant car je savais que je ne serais pas seul au final. Ca a du bon la colocation !

Aujourd'hui, je n'avais eut aucun shooting ni autre défilé à photographier j'étais donc passer du côté de la chambre noir, que j'avais installé dans les sous-sol de l'immeuble avec l'accord de Valentin bien entendu, et j'avais tiré quelques photos dont celle de mon précédent shoot avec ce Lewis Declàn. Le résultat final était plutot bien pour un mannequin débutant. Bon, les tous premiers clichés étaient à jetter. Mais vers la fin, il se relevait être fait pour ce métier. Avec de l'expérience, Lewis pourrait certainement aller plus loin qu'il ne pourrait le croire. A part ça, je n'avais rien foutu ... A si, j'avais rangé mon matériel qui trainait un peu partout dans l'appartement. A peine deux semaines de colocation et j'étais déjà comme chez moi ! Magnifique !

J'étais installé sur le canapé, appareil photo en main, sauf que je regardais la télévision et plus précisément les informations - je me tenais toujours informé de l'actualité - lorsque Valentin rentra de sa longue journée. Pour être clair, je ne l'avais vu qu'en coup de vent en début d'après-midi quand il était venu se changer pour aller travailler à l'agence de mannequinnat qui m'avait ouvert ses portes quelques années plus tôt et qui l'avait fait monté. Sans elle, je ne serais rien aujourd'hui. Je le regardais. Il s'approcha de moi et s'écroula sur la canapé, fatigué de sa journée et de ses achats.

- Putain, je n'ai plus de pied ! Dit-il. Je rigolai. Il m'amusait.
- En enlevant tes chaussures, tu serais peut-être déjà plus à l'aise. Prononçai-je. Je déposai mon appareil sur la table basse. Mon regard se reposa sur Valentin. Alors, cette journée ? Lui demandai-je.