○ C'est toute une histoire... ;
Premier avril mille neuf cent quatre vingt onze. Rio de Janeiro. Brasil.
Toutes les histoires commencent pas la même phrase. Celle d'Hermès n'échappe pas à la règle. Alors, comme la convention l'exige, commençons pas le commencement. Il était une fois ...
« Hermes.» et il s'appela ainsi. Sandra Naxara avait prononçé ces deux syllabes dans un souffle, le souffle de l'épuisement. Il lui avait donné du fil a retordre, ce petit. Oui, sa dernière expérience en la matière remontait à loin. En mille neuf cent quatre vingt cinq, elle avait mis au monde une fille nommée Isis. Un joli petit bébé. Tout s'était bien passé, et la jeune maman n'avait pas tellement souffert. Elle s'attendait à pire. Et le pire était arrivé. Hermes. Un bébé joufflu, aux cheveux blonds et abondants. Encore une différence avec sa grande soeur, Isis, qui n'avait aucun poil sur la tête lors de sa venue au monde. Quelques jours plus tard, la famille au complet rejoignit la clinique. « Il ressemble a papy » , dit Isis. Et elle avait raison. Il ne ressemblait ni à son père, si à sa mère, mais bien à son grand père. Le fameux papy acceuillit l'enfant dans ses bras frêles, et le contempla avec admiration. « J'avais exactement le même visage, étant nouveau-né. Il faut absolument que je vous montre les photos. ». La famille, composée du grand-père et de la grand-mère paternel, du père, de la mère et de la soeur d'Hermes, laissèrent un sourire illuminer leur visage. Et un de plus. Un mignon petit garçon. Felipe déclara « Et voilà, une chance de pouvoir pérpétuer le grand nom des Naxara ! Mon fils, tu sauras en faire bon usage. ». Et puis, tout le monde quitta la pièce, laissant à l'enfant et sa mère le loisir de prendre un peu de repos. Chose qu'ils firent avec grand soulagement. La semaine avait été éprouvante. Alors que Sandra plongeait dans un sommeil profond, Hermes poussa un cri garguantuesque et donna des coups de pieds dans son berceau. La jeune mère soupira longuement. C'était le début d'une longue, belle, et fatiguante histoire. Elle embrassa son poupon sur le front, l'entoura de ses bras et lui donna son sein.
Quelques années plus tard, toujours à Rio ...
« Tu veux être mon amoureux ? » Manuela le dévisagea, les yeux brillants. Il ouvrit grand les yeux, étonné, puis répondit d'un air indifférent. Indifférent. Comme toujours. « Non.» La petite se mit à pleurer et courut vers la maîtresse. Hermes, lui, demeurait là, droit et sûr de lui. Il n'aimait pas tellement les filles. Il n'aimait pas leur jeux insensés. Il trouvait tout cela inutile. Il avait neuf ans. Tout ce qui l'intéressait, c'était le soccer sur la plage après l'école. La bagarre. Ce genre de choses. L'enfance d'Hermes, c'était tout ça. Copacabana toute la jourée. La chaleur. La mer. Les copains. La belle vie en fait. Contrairement à ses amis, il n'avais pas envie de grandir. Eux parlaient déjà d'avenir, des métiers qu'ils souhaitaient faire, de leurs futurs voitures de courses et de divers objets bien coûteux. Quand on demandait à Hermes comment il voyait le futur, il répondait, simplement et sûrement « Je jouerai toujours au soccer avec la bande. Parce qu'on a promis qu'on serait une bande pour toujours. » Le pire, c'est qu'il le pensait. Au plus profond de lui même, il ne voyait pas la vie autrement que comme ça. Il avait toujours cru que les enfants restaient des enfants, et que les adultes venaient au monde adultes. Et quoi de plus difficile que de comprendre qu'on avait tout faux depuis le début ?Il resta ignorant jusqu'à ses quatorze ans. Après tout, il était si bien, dans sa bulle, il se sentait protégé de tout. Il ne voulait pas comprendre le monde extérieur. Il ne posait jamais de questions sur la vie. Il était différent des autres enfants. A l'école, ses résultats ne volaient pas haut. Il ne voyait pas tellement l'intérêt des mathématiques, ni même de l'histoire. Pour lui, toutes ces choses étaient inutiles ! Pourquoi se forcer à apprendre tout cela ? Il n'avait besoin que de ses copains, et ensemble, ils trouvaient toujours de nouveaux jeux. Et comme à chaque fois, il riaient aux éclats et jouaient jusqu'au tomber de la nuit. Alors, il rentrait dans sa petite maison, se chamaillait avec sa soeur puis rejoignait les bras de Morphée après avoir reçu les tendres baisers de ses parents. Il ne voulait rien de plus. Cette vie la lui suffisait amplement. La vie est un long fleuve tranquille, lorsque on est un enfant. Et puis, le jour arrive où tout bascule. Pour Hermes, ce jour arriva brutalement.
Juillet deux mille cinq - Encore et toujours à Rio.
« On se fait une balle au prisonner à Copa ? » Il était entousiasthe, heureux et joyeux, comme toujours. Tous secouèrent la tête négativement. Pedro regarda Hermes d'un air étonné, puis lança. « C'est pourri la plage. Moi j'rentre, j'viens d'avoir Doom 3 en réseau les mecs, faut trop que je l'essaie ! » Tous le regardèrent, émerveillés, et le suivirent tandis qu'il marchait vers sa maison. Hermes demeura là. Puis il courut jusqu'à la plage, et alla tremper ses pieds bronzés dans la mer. Avant, ils faisaient tous ça après un match de soccer. Le ballon leur brulait les pieds, et le sable aussi. Mais depuis déjà quelques mois, Hermes n'avait plus personne pour prendre un bain de pieds à ses côtés. Il restait quand même là, silencieux, à fixer l'horizon. Il ne comprenait pas pourquoi ils changeaient tous. Ils n'aimaient plus jouer avec lui ? Pourquoi ? Il n'avait rien fait. Ca avait changé du tout au tout, après l'été de l'an dernier. Ils mettaient du gel, et "sortaient avec des filles". Hermes continuait de traîner avec eux, mais il ne savait plus quoi leur dire. Toutes les conversations avaient changé. Il ne se sentait plus à sa place avec eux. Hermes ôta ses pieds de l'eau, et enfila ses tongs puis marcha jusqu'à sa maison. Elle était tout près de la plage, à son plus grand bonheur. Il entra chez lui. Il courut jusqu'à l'étage, donna un coup d'épaule sur la porte de la chambre d'Isis, et courut jusqu'à son lit. D'habitude elle faisait ses devoirs là, en écoutant de la musique. Hermes remarqua que la chaine hi-fi était éteinte. Le lit était vide. Il fronça les sourcils. « Maman ! » Mais personne ne répondit. Le téléphone se mit à sonner, et Hermes courut jusqu'au rez de chaussée. Il décrocha le combiné. « Allo, Hermes ? C'est maman. Papa et moi rentrerons plus tard ce soir. Tu peux prendre un film dans le bureau de papa, et le regarder dans le salon en attendant. » Il prononça un « oui. » hésitant, et sa mère raccrocha. Et il fit ce qu'elle lui avait dit de faire. Il pencha pour Batman. Ce film lui faisait un peu peur, mais les jeux de Pedro étaient encore plus effrayants, alors il fit comme s'il n'était pas effrayé. Et ils rentrèrent. Mais il manquait Isis. Hermes courut et sauta dans les bras de sa mère. « Chéri. Isis, elle ... Un camion l'a percutée. Elle ne s'en est pas sortie. » Hermes ne comprenait pas. Son père cacha ses yeux, et s'engouffra dans la cuisine. Il savait qu'il pleurait. Son père ne pleurait jamais. Sa mère, elle, ne pleurait pas. Ses yeux étaient rouges, mais elle ne pleurait pas. Voyant le visage ébahi de son fils, elle dit, très clairement. « Elle est morte, Hermes.» Morte ? Mais pourquoi ? Hermes s'aggripa à sa mère et se mit à pleurer. Il ne savait pas pourquoi il pleurait. Il se demanda si c'était parce que Hermes ne reviendrait plus, ou bien parce que ses copains l'avaient oublié. Il ne comprenait pas. Il ne savait pas ce que voulait dire le mot "mort". Il dormit avec sa mère ce soir là. Et le soir suivant. La semaine qui suivit celle des funérailles, il entra dans la chambre d'Isis. Elle lui manquait. Et il vit ses baskets qui trainaîent sous le lit. Il vit son livre pas encore terminé. Il s'installa, doucement, sur son lit, et plongea son visage dans l'oreiller. Ca sentait comme ses cheveux. Ca sentait tellement bon. Bientôt, l'oreiller rouge fut couvert de larmes. Hermes ne sentait plus le parfum à présent, il ne sentait plus qu'un poignard lui transpercer le coeur. Ce soir là, il comprit ce qu'était la mort. Il comprit aussi que la vie n'était pas infinie. Ce soir là, il grandit.
Septembre deux mille sept. Rio.
C'était son anniversaire. Comme par symbolisme, il entoura son cou d'un collier. Celui d'Isis. Un collier en coquillages très fins.Elle l'adorait, ce collier. A présent, Hermes avait seize ans. Il avait une petite amie nommée Marina. Elle était jolie et imprévisible. Elle faisait du surf avec lui. Et il l'aimait vraiment beaucoup. Beaucoup trop, d'ailleurs. Ce jour là, ce vingt et un septembre, il alla trouver Marina. « Pardon, mais j'ai décidé de rompre. » Marina ne chercha pas d'explication. Elle savait qu'aujourd'hui était un jour particulier pour lui. Elle savait qu'Hermes n'était plus capable de s'attacher à quelqu'un sans avoir peur de le perdre un jour. Ainsi, dès qu'il éprouvait quelque chose de fort pour quelqu'un, il y mettait un terme. Il était incapable de continuer, parce que si c'était le cas, il ne pensait plus qu'au jour où cette personne mourrait. A la douleur. C'était atroce. Il regarda Marina, qui se retint d'éclater en sanglots. Hermes l'avait prévenue. Et pourtant elle était allée jusqu'au bout avec lui. Mais aujourd'hui, tout prenait fin. Hermes partit, sans se retourner, laissant derrière lui Marina dévastée. Et puis, il se rendit compte que c'était douloureux aussi de quitter une personne que l'on aime. Mais moins douloureux que de la perdre à jamais. Son moyen d'aller mieux chaque jour, c'était de se dire que Marina était toujours en vie. Ca le faisait avancer. Un petit peu, tellement peu .. Mais c'était à prendre quand même. Parce que, sans ça, il n'aurait plus eu aucune raison de vivre, lui non plus. Hermes décida de ne plus jamais s'attacher à personne. Il en fit le serment, au soir de ce vingt et un septembre deux mille sept. Comme à son habitude, les pieds dans l'écume de l'Atlantique.
Aout deux mille neuf. Pas besoin de préciser que c'est à Rio.
Il dégringola et fit une chute mémorable. Son corps plongea tout entier dans l'eau tiède, et il sentit un frisson lui parcourir le corps. Il ouvrit les yeux, se rendant compte de la situation. L'eau était claire et transparente, et pourtant, il ne voyait pas le fond. Il devait être très loin de la rive. Il tortilla ses jambes, puis ses pieds, poussa ainsi son corps à la surface de l'océan. Chaque fois qu'il retrouvait l'air frais, il se sentait libéré. Mais ça ne durait jamais longtemps, parce qu'à chaque fois, il tombait de sa planche. Il monta sur sa planche de nouveau, allongeant son torse contre celle-ci, puis nagea jusqu'au rivage. C'était la pleine saison, et on ne voyait même plus la couleur du sable. Hermes sentit ses pieds toucher le sable chaud, et il frémit de nouveau. Ces sensations lui stimulaient tout le corps. La mer, le surf, tout ça. C'était sa passion. Au moins une chose qui n'avait pas changé depuis le fameux jour où il avait mûri. Sa planche avait besoin d'un peu de wax, et il atteignit le petit cabanon du club de surf dont il était membre depuis un bout de temps... Miguel lui tendit le pain de wax et il commença à cirer sa planche d'un air désintéressé. Désintéréssé. Comme toujours. Une jeune fille, cocktail à la main, lui lança un regard brillant. Elle avait bu, ça se voyait. « Tu sais que t'es mignon ? Je peux t'aider à astiquer ta planche si tu veux ... » Hermes arqua un sourcil, dépassé. Elle avait du culot, celle-là ! Certes, Hermes profitait bien de sa beautée naturelle, et il s'en servait continuellement comme atout avec les filles. Il avait beaucoup de charme. Mais pas question d'être si direct, dans ses principes. Il n'était pas du genre direct, lui. Il était plutôt romantique. Même lorsque ça ne durait qu'une nuit. « Non merci. » La jeune fille, sans gêne et prétentieuse comme toutes les gamines pourries gâtées qu'on peut voir du côté VIP de Copacabana, étira sa bouche vers le bas, d'un air choqué, puis jeta son cocktail à la figure d'Hermes. Par réflexe, le brésilien secoua la tête envoyant du cocktail à la nouvelle interlocutrice qui venait de se dresser devant lui. La jeune femme sembla répugnée, mais elle ne partit par pour autant. Hermes pria pour que ce ne soit pas une allumeuse. Pas encore. Il lâcha sa planche et son pain de wax, puis attrapa une serviette et s'essuya le visage. Il lança ensuite cette même serviette à la jolie demoiselle en face de lui. Elle avait de l'allure. « Jeune homme, travaillez vous pour une agence de mannequinat ? » Hermes secoua la tête négativement, étonné. « Je suis plutôt étonnée de voir que personne ne vous a encore remarqué dans ce vaste domaine qu'est la mode. » Et puis tout alla très vite. Elle parla beaucoup. Elle vantait les superbes défilés du Fashion Week de Rio cette semaine, ne s'arrêtait pas de parler de l'agence pour laquelle elle travaillait. Et puis, pour cloturer le tout, elle dit. « Vous ferez un très bon mannequin ... Comment vous appelez vous, déjà ? Ah oui, Hermes. Joli prénom. Enfin, c'est sans importance. La Caranston Agency se trouve à Paris, c'est le QG, le centre de tout. Tenez, mon numéro personnel et le mail de l'agence. Prevenez nous si vous décidez de venir.Nous vous indiqueront un vol. Vous serez logé et nourri. Croyez en mon expérience, peu de gens ont cette chance. C'est une opportunité à ne pas rater. Enfin, je vous laisse réfléchir, jeune homme, mais permettez moi de vous dire qu'avec un visage comme le votre, on ne peut pas se permettre de refuser. Bonne chance avec votre ... planche. » Il était ébahi. Il avait du faire un effort monumental pour suivre tout ce qu'elle venait de dire. Il attrapa le papier blanc de la jeune femme, et celui ci colla à ses doigts avec le cocktail restant. Il regarda la femme partir, la bouche ouverte, puis resta planté ainsi quelques minutes avant d'enfiler un t-shirt et de courir jusqu'à sa maison. « Maman, maman ! MAMAN ! » Il se jeta dans ses bras. Il avait dix-huit ans, et aucune honte. Il aimait sa mère. C'était encore un enfant, malgré tout. « Maman. Je vais à Paris. Je vais être mannequin. » Sa mère ne comprit absolument rien mais c'est avec un sourire empli d'amour qu'elle sera son fils dans ses bras.
Décembre deux mille neuf - Paris, cette fois.
Hermes laissa tomber ses valises. Il ne sentait plus ses bras. La première chose qu'il fit, c'est de se laisser tomber sur son nouveau lit. Il était confortable. En s'allongeant, il remarqua qu'il y avait un autre lit. Tiens ? Il ne serait pas seul. Ca devait être une sorte de confrérie de mannequins ici. Avant d'arriver là, il avait fallu un bon bout de temps. Après avoir réfléchi une longue semaine, il avait appellé l'agence, acceptant le contrat. Celle-ci avait envoyé le jeune homme faire des shootings d'essais à Brasilia, afin de voir son potentiel. Il resta dans l'attente pendant deux mois, jusqu'à ce que la femme qui l'avait repéré l'appelle pour lui indiquer la date et l'heure du prochain vol pour Paris. Imprévisibile, ça , c'est sûr. Et maintenant, il était là. Allongé sur ce lit inconnu. Dans un studio inconnu. Dans une ville inconnue. Une chance qu'il parlait couramment le français. Ses grands parents maternels étaient normands, et il avait promis à sa mère d'aller les voir dès qu'il en aurait l'occasion. Hermes ne savait pas combien de temps il resterait à Paris. Il avait quitta sa petite routine, à présent. Un nouveau monde s'offrait à lui. Mais il avait peur. Il n'avait jamais quitté sa famille, ni même ses repères. La plage lui manquait. Ici, tout était gris, et maussade. Mais il gardait le moral. «Добрий вечiр» Un garçon fit son entrée. Un peu plus âgé qu'Hermes. Il était un peu extravagant, et il ôta son chapeau en prononçant une phrase incompréhensible. Hermes le dévisagea. C'était lui, alors, son colocataire ? Le brésilien se leva de son lit. Il remarqua alors que tout était déjà organisé. L'inconnu devait vivre là depuis quelques temps déjà. « Bonsoir. » lança Hermes, tout en s'approchant du garçon qui ôtait son manteau. « Oh, bonjouur ! » Son accent fit éclater de rire le jeune Hermes, qui lui dévoila son sourire éclatant au passage. Il ne devait pas très bien parler français, alors. « Samson. » dit il en lui serrant la main. « Hermes ». « Carré Hermes ? » L'Hermes en question éclata de rire à nouveau. Samson se mit à rire, lui aussi. « манекен ? » Hermes fronça de nouveau les sourcils. Il ne comprenait pas. Samson se leva, et de ses doigts, désigna Hermes, puis se mit à marcher en imitant un défilé de manière très éfféminée. Hermes crut mourir de rire. « Oui, je suis mannequin, depuis aujourd'hui.» Il savait que ça phrase n'aurait aucun sens pour lui, et les choses étaient réciproques. Ca l'amusait beaucoup ce petit jeu qui se préparait. Discuter en langage des signes, ce serait éprouvant, mais pour le moment c'était plutôt amusant. Avec ça, il se sentirait un peu moins seul.
Janvier deux mille neuf - La ville lumière.
On est censés s'habituer aux changements. C'était sa seule et unique motivation. Mais il avait beau essayer, il ne s'y faisait pas. Il avait le mal du pays, comme on dit. Chaque soir, chaque nuit, c'était l'enfer. Toute sa vie "d'avant" lui repassait devant les yeux, avec une once de nostalgie qu'il ne parvenait pas à chasser. Heureusement qu'il avait Samson. Ca lui faisait de la compagnie, et quand il était là, tout ses pensées noires disparaissaient. Et puis, il se décida à prendre une bonne résolution. Depuis son arrivée, il avait quasiment fait le tour de Paris et de ses monuments, et pour l'instant, c'était le calme plat du côté de l'agence. Certes, les shootings et défilés, ne tarderaient pas à arriver, mais après mûre réfléxion, cela ne durerait pas continuellement, il aurait des trèves et du temps à perdre. Alors, il fit ce qu'il avait toujours voulu faire. Il entama des études de droits. Dans une université, près de la Défense. Pendant plusieurs jours, il avait cherché sa vocation, et trouvé ce qu'il voulait. Le droit. Il avait toujours été assez ... sensé, et il avait du tact. Il n'y connaissait rien, pourtant. Il bosserait. Il en avait envie. Bizarre, pour un garçon qui n'a jamais trouvé d'intérêt aux cours auparavant ... Mais, soudainement, ses opinions avaient changé sur la chose. Peut être étais-ce le changement de pays ? Il ne savait pas ce qui était responsable de cette soudaine envie de faire du droit. Mais il se lança dedans les yeux brillants et assoifés de savoir. Le soir, il ne pensait plus à Rio, à maman, et moins à Isis. Il avait le nez plongé dans le code pénal du matin au soir. Et le pire c'est qu'il adorait ça !
○ ... Et un sacré caractère ;
La première chose qu'on remarque chez Hermes, c'est son indifférence. Sa distance. Son côté désintéréssé. Comme s'il se fichait de tout. Beaucoup croient parler à un mur lorsqu'ils s'adressent à lui. Il a l'air tellement ... ailleurs ! C'est sûrement pour se protéger qu'il est ainsi. Mais cette facette de sa personnalité, il ne l'a pas complètement choisi. Les aléas de la vie lui ont imposé. Hermes est constamment dans la lune, en fait. Personne ne peut l'atteindre. Quelque chose fait qu'il est quasiment impossible à cerner. Rare ceux qui ont réussi. A part sa famille, il n'y a eu que Marina, en fait. Et puis, cette partie là d' Hermes agaçe beaucoup. Ca le rend agaçant. Parce qu'il est terriblement mystérieux ! A part ces côtés un peu étranges de sa personne, c'est quelqu'un d'assez fier en apparence. Il sait être modeste quand il le faut, mais ne se prive pas d'user de ses atouts pour réussir. Et il est vraiment très doué. Ce n'est pas pour autant que c'est un briseur de coeur. Ce garçon là est bourré de romantisme et de galanterie avec les filles. D'un autre côté, il n'est pas très doué niveau "rupture" ou du mois, pour faire comprendre que ca n'ira pas plus loin. Parce que ça ne va jamais plus loin. Hermes a peur. Constamment. Peur d'avoir mal. Après le décès de sa soeur, il a eu tellement mal que plus jamais il ne veut ressentir quelque chose de similaire. Alors il ne s'attache à personne. Jamais. Il fait attention de ne pas ressentir plus que de l'amitié, et encore ... Il prend beaucoup de prétention. Alors, oui, en apparence, c'est un briseur de coeur, mais au fond, il essaye juste de ne pas remuer davantage le couteau qui lui transpèrce le coeur. Hermes est quelqu'un de bon. Oui, il est généreux, reconnaissant et attentionné. Il est doux, aussi. Peu arrivent à voir ce côté de sa personnalité. Il ne le montre pas souvent, en fait. Et puis, enfin, Hermes est un grand gamin. Il est pourtant beaucoup plus mature que tous les garçons de son âge. Son histoire lui a forgé le caractère. Mais ça n'empèche que, malgré tout, il reste le petit Hermes. Le petit Hermes qui a besoin d'attention. Le petit Hermes immature qui fait des choses sans en évaluer la gravité.
○ Avec des bons côtés... ;
Difficile de cerner les bons côtés du métier quand on a pas encore commençé. Cependant, pour le moment, il se réjouit de la chose. Etre mannequin signifie, pour lui, être bien payé et défiler pour les plus grands. Se faire un nom. Et comme il aime se faire remarquer, Hermes est plutôt ravi de la situation. Il se dit qu'au fond, il a peut être un chance de monter tout en haut du podium, un jour ! Il espère beaucoup. Et puis, le job lui plaît. On est aux petits soins avec lui, les filles accourent en le voyant et il fait de supers rencontres plus étonnantes les unes que les autres !
○ ... Et des mauvais côtés ;
LE mauvais côté de sa nouvelle vocation, c'est surtout l'éloignement du cocon familial. Son nid, en quelque sorte. Ses originies, ses repères, et tout ce qui va avec. Hermes a véritablement tout laissé à Rio, et à présent, il est un peu perdu, ici. Paris, la ville de la mode, touristique, mais tellement effrayante. Et toute cette agitation tourant autout des défilés, des shootings, des meetings et tout le tralala, c'est encore plus impressionnant. Et quoi de plus impressionant que de ne pas se sentir à sa place ?
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