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Constance Anne Marie Chuster de Vantoy - Full Sentimentale... [u.c]

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Constance De Vantoy
Constance De Vantoy



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Constance Anne Marie Chuster de Vantoy - Full Sentimentale... [u.c] Vide
MessageSujet: Constance Anne Marie Chuster de Vantoy - Full Sentimentale... [u.c] Constance Anne Marie Chuster de Vantoy - Full Sentimentale... [u.c] EmptyVen 19 Fév - 16:18

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    Le Book : l'outil du parfait petit mannequin.
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    Constance Anne Marie Chuster de Vantoy - Full Sentimentale... [u.c] Img-201536izroe
De Vantoy Constance Anne Marie
ft. GRACE KELLY ▬ (c) Laurie. P.

Constance Anne Marie Chuster, De Vantoy du nom de famille qui lui fut attribué par sa mère, est née Le 13 Novembre 1987 dans le Val d'Isère. Descendante d'une richesse copieuse et d'une réputation mondaine, elle vécut son enfance dans son village natal, pour emménager à Paris à l'âge de 13 ans. Célibataire, qui plus est l'une des rares de sa génération à n'avoir jamais cherché d'expérience amoureuse, elle consacre sa vie à ses ambitions plus qu'à sa stabilité affective. Âgée de 23 ans, elle réside chez sa mère depuis son retour d'Afrique du Sud, en attendant de retrouver des repères et un travail pour financer sa vie et ses études de journalisme.

Sans aucune cover ni un seul défilé à son actif et sans ambition de faire carrière dans la mode, elle va tenter d'entrer dans le staff de l'agence, quitte à laisser de côté ses talents de photographe et se contenter de l'assistance. C'est à la fois une prise d'indépendance financière et une possibilité de stage pour ses études. Sa mère, un ancien mannequin de l'agence, fait jouer ses relations pour l'admission de la jeune femme.
Constance est une jolie fille et deviendra sans doute une belle femme. Sa chevelure blonde épouse avec harmonie la douceur de ses traits, ses yeux sont clairs et ses lèvres lisses, son regard haut et sans détour. Elle possède une élégance acquise par ses années de noblesse, l'art de se vêtir autant que de paraître en société. Plus qu'un simple usage des coutumes et des règles vestimentaires, elle fait preuve d'un véritable sens de l'esthétisme et de la mise en valeur, entretenu par ses talents de photographe. Son visage est souvent allumé d'une lueur charmante, malicieuse, de celles que possèdent ces gens qui n'ont pas appris à installer de barrière. Elle est expressive derrière la correction de son attitude, il n'y a pas de limite à l'émanation de ses sentiments et c'est ce qui fait d'elle une figure si attendrissante. Énervante, parfois.

Désuète, elle est adepte des robes et des tailleurs finement coupés. Son vice s'étend jusqu'à n'avoir aucun jean dans sa garde robe. Elle aura toujours tendance à relever la tête lors d'une conversation, non par dédain, mais au contraire pour offrir un certain prestige à son interlocuteur. Son faciès est aimable la plupart du temps, peint d'une tendresse déterminée. Mince sans entièrement remplir les critères de maigreur que la représentation de la Beauté actuelle exige, elle est dotée de rondeurs féminines et affirmées, un visage d'ange emmanché d'un long cou. Malgré tout, elle ne possède aucune sorte de sensualité et l'esprit masculin peut parfois se laisser refroidir sur l'innocence qu'elle porte en écharpe..

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    Be a real model or not ?
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... Un sacré caractère ; Constance est de ces personnes qui ont résolument choisi de ne pas s'endurcir. Peut être ce choix n'est il pas conscient, toujours est il qu'elle a conservé au fil des ans une sensibilité excessive et presque dangereuse. La plus petite nouvelle accusera chez elle un enthousiasme intense, quoique réservé par les principes de son éducation. Naturellement bonne, elle s'oublierait pour une cause ou une personne lui tenant un tant soit peu à cœur. Sciemment naïve, elle pardonnerait le pire des affronts dans l'espoir de trouver du bon dans le plus abjecte des monstres. Et tout comme il est désormais aisé de la combler, il est affreusement facile de la déchirer. Attentive à faire les choses au mieux, elle accuse aussi mal l'échec que la souffrance et s'indigne souvent de la moindre incorrection. Après cinq ans à côtoyer la délinquance et la criminalité, elle n'a toujours pas acquis la moindre résistance à l'agressivité humaine, au point de bannir toute image fictive dotée d'un soupçon de violence. Suffisamment sensible à la brutalité réelle, elle n'admet pas de devoir la subir ailleurs que dans son quotidien.

Son éducation est celle d'une grande dame et cela se sait au premier abord. Quand bien même elle peut s'offusquer, se déchirer, s'extasier, son charisme sera toujours celui de la noblesse. Elle est élégante, douce et caricaturale dans son rôle de femme parfaite, qui lui sied par ailleurs à merveille. Conciliante sans être imbécile, elle possède une tolérance apprise face à l'originalité, une ouverture d'esprit permanente et un sens aigu des valeurs morales. Alcool, drogue et débauche n'ont jamais fait partie de ses plaisirs ni même de ses projets.

Malgré cet aspect candide et désuet, Constance possède une volonté à toute épreuve. Si son séjour en Afrique du Sud ne l'a pas endurcie, si rien ne le fera jamais, il l'a en revanche pleinement affirmée. Elle s'y est épanouie et y a trouvé les bonnes raisons de lutter pour ce qu'elle désire, chose qu'elle ne possédait pas lors de sa belle jeunesse. Les luttes sociales auxquelles elle a pu participer ont complètement dénaturé ses limites lorsqu'il s'agit de mener un combat et elle est capable d'aller jusqu'au bout de celles de son adversaire. Aussi destructrice que pourront être ses luttes, elle les mènera à bien, quitte à en sortir écorchée vive. Cette jeune femme ne vit que pour ses convictions et, aussi sensible soit elle, il est déconseillé de provoquer ses idéaux, à défaut de réveiller un véritable monstre de combativité.

Avec des bons côtés... ; Constance n'a que peu d'expérience dans le monde du mannequinat, tout juste a t'elle réellement acquis celle du monde moderne en règle générale. Mais elle aime la haute couture et, des histoires que sa mère lui racontait sur son ancienne carrière de mannequin, elle en a tiré un véritable amour de l'esthétisme, raison pour laquelle ses tenues sont toujours si soignées. Elle aime voir des défilés, ces mondes où les flashs sont comme des étincelles, braquées sur de superbes femmes en tenues excentriques. Elle adore l'ambiance survoltée, l'élégance, la passion que revêt parfois l'univers de la mode, et trouve beaucoup de charme aux décalages qu'on doit lui accorder.

... Et des mauvais côtés ; .
Elle n'en connaît pas. Pas encore. Petit à petit, elle va se découvrir un copieux mépris de la mentalité qui se cache souvent derrière les belles parures. La débauche que certains ne se donneraient pas le peine de dissimuler, le vice et la perfidie des coutumes qui accompagnent bien souvent le métier de mannequin. Constance va se retrouver confrontée à un monde superficiel, elle qui n'a jamais su voir les choses que dans leur essence primitive. Là où on exigeait d'elle une sincérité entière, il va désormais falloir lui apprendre à montrer autre chose que la vérité, notamment dans ces photographies. Chose qu'elle désapprouvera toujours. Et elle contestera souvent la tendance qu'ont les gens à se penser indispensable dans le domaine de la mode. Engagée pour des causes humanitaires, elle n'est pas très ouverte à la nécessité de vêtements grand luxe.

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    Les caprices de star...
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Domaine(s) de prédilection ; Absolument rien dans le domaine du mannequinat. Elle s'est avant tout portée sur les paysages et les scènes de la vie courante. Ses portraits sont rares, la mode aurait le mérite de la renforcer dans ce domaine.

○ "I had a dream"... ; Constance souhaite, pour le moment et sans aucune expérience du milieu dans lequel elle plonge, mener à bien des études de journalisme et repartir à l'étranger pour témoigner des causes qu'elle se choisira. Elle veut consacrer son talent à une œuvre plus grande et faire de son amour de la photographie une sensibilité communicative pour ceux qui verront ses clichés. Plus généralement, elle désire apprendre des gens qu'elle rencontre, notamment dans l'art photographique, n'ayant finalement que peu d'expérience technique.

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    La face cachée : le joueur.
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... Eh bien je suis toujours la même personne que pour mon premier personnage, je ne pense pas qu'il y a eu d'évolution fondamentale en deux mois.
Que dire ? Chester, Chivas & Rock'n'Roll... Et vous en savez déjà beaucoup avec ça !
( Vlada Roslyakova )


Dernière édition par Constance De Vantoy le Ven 19 Fév - 20:40, édité 4 fois
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Constance Anne Marie Chuster de Vantoy - Full Sentimentale... [u.c] Vide
MessageSujet: Re: Constance Anne Marie Chuster de Vantoy - Full Sentimentale... [u.c] Constance Anne Marie Chuster de Vantoy - Full Sentimentale... [u.c] EmptyVen 19 Fév - 16:19

C'est toute une histoire... ;

Constance Anne-Marie Chuster de Vantoy naquit l’hiver 1987 dans le Val d’Isère, une région dont les collines mousseuses et robustes sommets abritent de coquets villages, bâtis au pied de leurs roches immémoriales. Ça et là, les modestes chaumières y avaient germé, se couvrant peu à peu des prestiges luxueux de la renommée, pour finalement devenir le refuge des plus grasses richesses françaises. Son premier séjour était bâti dans la roche et le lierre, une lourde propriété dont le plein pied semblait continuellement heurter la terre du poids de ses décorums. C’était une brique pesante taillée à échelle d’homme, affublée d’une porte de chêne trop grande et de fenêtres trop petites, que la femme de ménage frottait sans cesse pour espérer voir pénétrer un peu de lumière. Pourtant, la bâtisse était assez spacieuse pour ne pas souffrir d’une mauvaise exposition, le jardin y était d’ailleurs situé plein sud afin que jamais le soleil ne cesse jamais d’en illuminer les superbes haies. Les objets brillaient si bien à la lumière des gros candélabres qu’il n’aurait pas fallu y faire entrer de jour. Mais cette brave femme qu’était Martine avait beau s’épuiser à faire reluire trophées et argenterie, rien ne pouvait ternir la noblesse froide qui y étalait ses grosses mains noirâtres. Le sol, les meubles étaient de bois, un bois sombre et intimidant, de ceux que l’on contemple sur les étagères des prestigieuses bibliothèques. Les couverts d’argent tintaient chaque soir dans le silence pesant qu’apportaient les tapis, dont l’épaisseur rappelait à la plante des pieds le moelleux d’un oreiller tout neuf. Parfois, Wagner venait troubler le silence le temps du souper. Les draps, vieux héritages façonnés dans la broderie la plus fine, couvraient d’énormes lit dans lesquels on s’enfonçait chaque soir,et dont il était difficile pour les plus vieux de s’extraire sans un affreux mal de dos.

Elle eut un demi frère de cinq ans son cadet, fruit du deuxième mariage que sa mère consumait depuis la mort de son père. Car si Catherine de Vantoy avait été un mannequin énergique, puis une femme douce et amoureuse, elle fut depuis la perte de son premier mari contrainte à redevenir l’héritière d’une descendance noble et couverte de mérites. Elle s’attachait à ce que les armoiries de sa famille soient frottées avec rigueur et ne souffrait plus de ces écarts de conduite qui en avaient autrefois fait une femme épanouie. Mais Constance, trop jeune pour avoir connu son père ailleurs que sur de vieilles photos, eut l’heur de ne pas pouvoir se lancer dans de douloureuses comparaisons. Elle vécut une enfance heureuse au milieu de son argent froid.

François Chuster avait été l’héritier d’une famille de riches paysans, de fiers travailleurs aux principes infaillibles. Il demeura bien après sa mort et dans les esprits de tous comme un homme droit et autoritaire, un cœur loyal et un amant très attentionné. Son père Jean Marie tenait une honnête propriété dans les plus profondes contrées de la Drôme. cCinq cent mètres de champs d’abricots le séparait de part et d’autres du reste du monde. Il accueillait avec plaisir ses enfants et petits enfants entre ses murs fissurés chaque fois que Dieu lui apportait une visite de leur part. Bon chrétien bonne patte, homme d’affaires et de besogne intelligent, il fut pour Constance un repère paternel, et ce malgré la rareté de leurs rencontres. Chaque été, elle partait avec ou sans sa famille - les dernières années furent des années sans - pour passer quelques jours au milieu des abricotiers. La maison de son grand-père était l’exacte contradiction de son cadre de vie. Elle bourdonnait chaque jour d’une vie dynamique, de quoi donner le tournis à cette enfant baignée dans la paresse des nobles rentiers. C’était une bâtisse en L, épaissie par les écuries de quatre chevaux de traits un peu patauds, construite pièce par pièce, ce que laissait aisément deviner les fautes de goûts qui éclataient chaque fois que l’on passait de l’une à l’autre. Elle sentait la tarte aux abricots ou le gigot à l’ail, un fumet que toute la famille s’employait à laisser exhaler depuis les premières heures du jour. On courait beaucoup pour venir à bout d’éternelles rénovations, on s’agitait dans tous les sens et on parlait fort, une explosion de saveurs dont Constance se goinfrait avec appétit, sans jamais quitter les jambes de son grand père.

Tous deux avaient un petit rituel qui leur était propre et qui souvent faisait éclater dans la gorge de sa grand-mère un rire chantant et contagieux pour tous les autres. Chaque fin d’après midi, Jean Marie Chuster enfilait de vieilles sandales au cuir défraîchi et partait marcher au milieu de ses précieux abricotiers. Seul quand son expédition ne ramènerait rien d’autre qu’un ventre plein du jus de ses fruits, avec un panier, parfois un vieux cheval, chaque fois qu’il s’agissait de contenter sa femme ou un particulier. Il y passait de longs moments à inspecter les arbres et à écouter les insectes qui voletaient autour de son front perlé de sueur. A cette période de la journée, le soleil fondait dans un ciel tellement éclairci que seule la blancheur crémeuse de ses rayons était encore visible. Il gorgeait la terre d’une vague tiède, donnant ainsi à chaque feuille, chaque gravillon, chaque motte une belle teinte jaune d’œuf que l’on n’apercevait en plissant les yeux pour se protéger de la lumière aveuglante. Constance attendait son grand-père au bout de l’allée qui menait à leur demeure, elle arrachait des brins d’herbes pour les faire crier entre ses doigts quand elle avait peur que le vieil homme ne l’oublie.

Lorsqu’il revenait d’entre les arbres, l’astre du jour faisait luire son crâne dégarni et rendait à sa silhouette floue la vigueur de ses vingt ans. Il semblait avancer d’un pas sûr le long du petit chemin de terre. Sa démarche ne reprenait fatigue que lorsqu’il arrivait à quelques mètres de la petite. Constance était alors prise de la peur acide de le voir s’écrouler, mais cela ne durait quelques secondes. Il atteignait toujours l’allée jaunie par la chaleur et pouvait enfin esquisser ce sourire bienheureux, que seuls connaissent les hommes qui savent aimer l’existence à sa juste valeur. Alors, la petite tendait sa main très haut pour l’enfouir dans celle du vieil homme sans l’obliger à se courber et ils marchaient quelques minutes autour de la maison. De précieux instants dont il profitait pour lui donner ses juteux abricots et lui parler un peu de son père. Parfois, de grosses larmes roulaient le long de ses joues, il arrivait même que l’une d’elle vienne s’écraser sur le bras de l’enfant. Mais jamais il ne cessait de sourire et d’honorer son fils pour le bonheur qu’il avait su se forger avant d’être renvoyé aux côtés du Créateur.

Tout cela, cette douceur de vivre naïve et très catholique, Constance s’en abreuvait pour combattre un quotidien qui la rendait mal à l’aise, les enfants ayant ce fâcheux don de comprendre les incohérences qui animent le comportement de leurs chers parents. Lorsque sa mère ne paraissait être que l’ombre d’elle-même, alourdie par ses regrets, et laissait planer sur sa demeure les lourds effluves de l’amertume, la petite s’enfermait dans sa chambre pour contempler les clichés de son grand père. A l’âge de cinq ans, elle avait reçu pour la naissance de son frère un substitut d’appareil photo, le commencement d’une passion destinée à ne jamais s’éteindre.
Elle y croyait encore et espérait un jour pouvoir tenir sa propre ferme aux côtés d’un homme aussi bon que son père, vendre quelques clichés commerciaux pour entretenir ses frais et envahir chaque mur de milliers de photographies. Les chambardements que connut son existence finirent bien sûr par poncer ses espoirs jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que la corde. Elle dut apprendre à jeter ses rêves, tout du moins les enfermer dans un tiroir pour qu’ils n’entament pas l’équilibre de sa croissance. Son grand-père mourut l’été 2001 dans une chambre d’hospice, cinq ans après que sa femme ne l’ait quitté suite à un violent accident cardio-vasculaire. Il était entouré de sa famille et parut s’éteindre apaisé de voir le visage de ses amours lui sourire, derrière les larmes amères qui noyaient le col de leurs vêtements.

Entre temps, Constance et sa famille avaient élu domicile dans un petit appartement du centre de la capitale, vague tentative de la part de sa mère pour retrouver la frénésie de sa jeunesse et abandonner les souvenirs trop pesants. Les meubles lourds furent remplacés par de la modernité, un appartement tout de blanc et de noir dans lequel la jeune fille ne cessait d’avoir froid. Au début, la grande ville lui fracassa la tête. Elle n’avait jamais entendu de sa vie autant de bruit; les rues lui paraissaient des torrents en furie, voitures et gens s’entremêlaient dans un vacarme qui lui donnait le tournis et la faisait souvent se plaquer sous les proches pour éviter d’être happée par ce flot ininterrompu. Les premiers temps de cette vie lui furent insupportables, elle ne cessait de songer à la vieille maison de son grand-père, à la combe enrésinée dans laquelle sa propre demeure semblait se blottir comme dans un coussin. Elle s’adapta. Comme chaque jour du reste de son existence.

A treize ans, elle intégra l’un des collèges les plus réputés de la ville et apprit à façonner sa personnalité candide pour faire face au monde citadin. Elle eut quelques rares amis, qu’elle mit longtemps à photographier comme elle l’avait fait pour le reste de son existence. L’acceptation fut longue et le sentiment de résignation que chaque nouveau jour lui coûtait laissa des cicatrices. Il en résulta une obsession de ne pas se perdre elle-même, l’impression cruelle de s’accrocher à quelque chose qui mourait peu à peu. Ce changement de vie forma une contre évolution, le paradoxe d’une femme qui mûrit quand l’enfant tapi en elle lutte pour ne pas disparaître. Ainsi s’entassèrent des dizaines d’albums photos, contenant tout ce qu’elle avait pu prendre de son enfance, soit presque chaque jour de ses visites dans la Drôme. Il aurait suffi d’un professionnel pour rendre compte de ses talents de photographe, dont le naturel et l’innocence contrastait la tendance de son époque à renier les mœurs désuètes. Elle n‘en côtoyait pas.

L’année de son baccalauréat, Constance suivit les cours d’un professeur d’Histoire engagé dans de nombreuses causes, entre autres la violence que subissait sa terre natale, l’Afrique du Sud. Opposé aux méthodes protectionnistes de l’éducation nationale, il proposa un stage à ses élèves pour les suites de leur examen, qui leur permettrait de découvrir une culture différente, un monde où la sécurité et la santé de la population ne faisaient pas encore partie des bases fondamentales. Constance fut la seule à demander et recevoir autorisation pour ce voyage. Elle partit donc en compagnie de son unique professeur l’année de ses dix huit ans, sans rien d’autre que quelques affaires de rechange et ses deux appareils photo. Sa mère devait à l’époque l’inscrire dans une école de journalisme, vocation que la jeune femme possédait depuis qu’elle avait dû concilier ses rêves de photographies et la réalité de son monde. Elle s’était résignée pour un honnête contrat : suivre sa voie pourvu qu’elle faisait honneur au nom de sa famille et fondait un mariage bienséant. Trop portée par ses rêves pour s’inquiéter des joies du véritable amour, elle n’y avait pas vu grande privation de ses libertés fondamentales.

Elle demeura quatre ans en Afrique du Sud, de l’été 2005 à l’hiver 2009, d’abord en raison de prolongations nécessaires de son stage, ensuite parce que son séjour y était parfaitement acquis. Sa mère avait beau vouloir le meilleur social pour sa fille - raison pour laquelle elle avait fait la démarche de donner à Constance son nom de famille, réputé dans la haute société - , elle ne pouvait contester les lettres épanouies qu’elle recevait chaque mois, première manifestation du bonheur de Constance depuis des années.
Quand son professeur dut rejoindre sa famille et son travail, elle fut placée dans une famille noire, l’une de celles qui avaient intégré la classe moyenne depuis l’abolition de l’apartheid. Elle travaillait le matin dans un petit café de son quartier pour financer les frais qu’elle leur imposait et passait le reste de son temps à découvrir les difficultés de cette population.

Ce qui n’avait d’abord été qu’une longue visite du pays et de son Histoire se transforma progressivement en une cause engagée. Un matin, elle profitait de l’un de ses jours de congés pour photographier des enfants qui jouaient au rugby quand un homme la repéra. Propriétaire d’une galerie d’art, il vint s’enquérir des œuvres qu’elle avait pu produire. Il fut très enthousiaste devant son travail, vanta un après midi durant les mérites de la jeunesse et de son œil acerbe, de la douceur et de l’innocence que Constance laissait entrevoir à travers ses clichés. Quelques mois plus tard, elle exposait une dizaine de photographies à l’occasion d’une exposition conviviale et peu médiatisée. Quelques personnes virent la visiter, lui offrant ainsi pour la première fois le bonheur d’être apprécié pour ses talents et ses efforts. Le hasard voulut qu’André Brink, un romancier Sud Africain connu pour son engagement contre la criminalité du pays, ait vent de cette exposition et de l’artiste. Il vient la voir en personne lors d’une deuxième galerie, également très emballé par le travail qu’elle fournissait. Encore en deuil de la perte de son neveu, il proposa à Constance de l’aider dans sa dénonciation de l’incompétence sud africaine face à la criminalité.

Ainsi travailla-t-elle encore deux ans à ses côtés, parfois pour de simples clichés artistiques visant à inspirer ses romans, parfois dans la préparation d’un article sur la violence du pays. Elle découvrit les laideurs d’un monde qu’elle avait appris à aimer comme le sien, parfois jusqu’à prendre des clichés des cadavres que les autorités déterraient chaque mois. Durant cette période d’insécurité, Constance se découvrit un engagement excessif contre l’injustice, un besoin d’entrer elle-même dans l’inutilité des luttes humanitaires. Elle-même fut agressée à quelques reprises, frôlant la mort à l’une où l’autre d’entre elles. Elle en ressortit plus mature, moins naïve, quoique son refus de s’aigrir l’empêcha de durcir sa carapace contre la cruauté du monde. Elle fut orientée à cette époque vers un choix extrême, celui de consacrer sa volonté et son énergie à des causes extérieures, sans jamais réellement plonger dans la maturité d’une femme active. La sensibilité exacerbée avec laquelle elle était née resta profondément ancrée en elle, mêlée à un caractère spontané et combatif. L’expérience qu’elle reçut de son voyage est encore contrastée par son manque de vie réelle, son absence d’études supérieures et son ignorance du sexe opposé.


( dernière partie à rédiger avec autorisation du staff )
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