Janvier 2010. Je soupirais en marchant vers l'appartement d'une certaine Neely-Ruth L. Derisbourg. Lewis m'avait demandé de me rendre à l'appartement de cette mannequin pour récupérer un bouquin qu'il avait oublié là-bas. Déjà qu'ils commençaient vraiment à me considérer comme un petit chien seulement bon à apporter le café, maintenant même mon meilleur ami m'envoyer chez je-ne-sais-qui pour aller récupérer ses affaires. J'étais devenu quoi ? Une sorte de bonniche ?

Je sonnais à la porte, puis me présentais lorsqu'on me demanda qui j'étais : Bonjour. Je. Euh. Je suis un ami de Lewis, il m'a demandé de passer chercher un bouquin qu'il a oublié chez vous ?... Sans en attendre plus, mon interlocutrice m'ouvrit la porte grâce à son interphone. Je montais les marches, puis frappais à la porte correspondante à l'appartement. Les mains dans les poches, j'attendis qu'on m'ouvre. Valentin, montre-toi agréable, me dis-je à moi-même. Après tout, c'était peut être une nouvelle amie mannequin de Lewis. Certes, elle était mannequin mais peut être qu'elle n'était pas si "mauvaise" que ça ? Il devait bien y avoir des gens sympas dans ce domaine n'est-ce pas ?

Tout d'un coup, je me sentis soulager de constater que, puisque je devais me rendre dans l'agence de mannequin ans quelques minutes, j'avais enfilé un pantalon de costard, de belles chaussures italiennes - merci papa et maman - ainsi qu'une chemise blanche et une cravate noire fine. Le tout, avec un manteau trois-quarts d'hivers, acheté chez Zara. Franchement, je n'étais pas trop mal "fagoté", je ne ferais pas honte à mon meilleur ami et je ne me sentirais pas mal à l'aise face à cette jeune femme que je ne connaissais pas encore.