« Freya-Liv Karslen.. Oui oui, je vois de qui il s'agit, évidemment. Attendez.. ah voilà. 1m77 / 82cm / 60cm / 89cm. Oui évidemment, des atouts considérables » Autrement dit, tour de poitrine, de taille et de hanches entrant parfaitement dans les canons du mannequinat actuel. Le genre de filles sur qui les têtes se retournent. Simplement pour voir. Pour chercher le défaut. Inexistant au premier coup d'oeil. D'ailleurs, réfléchissez un instant. Si on vous dit mannequin norvégienne, à quoi pensez-vous ? Blonde, élancée, fine, la peau translucide ? Vous ne serez pas bien loin du compte. Freya-Liv, c'est d'abord des jambes interminables. De celles qui font fantasmer, de celles qui ne peuvent qu'être sublimées par des talons légers, celles qui peuvent s'étendre infiniment, jusqu'à poser délicatement les fesses sur le rebord d'une fenêtre innacessible. C'est pour ses jambes, pour ce corps si typé, qu'elle a été choisi entre toutes. Parce que tout cela s'accompagnait d'un buste répondant si parfaitement aux critères que c'en était hallucinant. Le genre de fille qui ne peut pas décevoir une fois qu'on vous a dit que c'était l'européenne la plus prometteuse de l'année. Extrêmement mince, aux formes néanmoins suffisamment généreuses pour ne pas la soupçonner d'anorexie, au cou gracile et nacré, les photos ne pouvaient que la sublimer. Ses cheveux blonds, conçus semble-t-il expressement pour accrocher les différentes lumières des flash, confèrent à son visage, à son allure, toutes les attitudes qu'on peut vouloir lui donner. Extrêmement professionnelle, Freya-Liv sait prendre soin de son outil de travail, et il est inutile de préciser que ses cheveux sont toujours soigneusement bichonnés et lustrés, comme sa peau toujours subtilement adoucie et affinée. De là à dire qu'elle n'a que la peau sur les os, il n'y a qu'une limite, que Freya-Liv tente de ne pas franchir. Certes, si on la croise dans les rues de Paris, sa minceur provoque. Mais dans les coulisses et les couloirs de son job, elle est loin d'être la plus maigre. Extrêmement belle, son caractère se reflète dans la façon qu'elle a de défiler. Un professionnalisme et une assurance acquise à la sueur de son front ont créé cette démarche franche, plus assurée que sensuelle -à moins d'une recommandation particulière-. Freya-Liv est toujours en quête d'une beauté parfaite. Ni trop, ni pas assez, cultivant le juste milieu. Une attitude qui se reflète dans son corps. Aux justes proportions.

○ Domaine(s) de prédilection ; : Starlights. Sentir les projecteurs irradier sa solitude. Oui, Freya-Liv aime être seule sur scène, dans une sobriété la plus sublime possible. Des désirs de luxe professionnel dont découlent une passion pour les shootings travaillés. Et les contrats pour des parfums. Un corps pour une odeur. Le genre d'évanescence dont la top ne peut que raffoler. Le prêt-à-porter ne lui convient qu'à condition qu'il soit luxueux. Voilà bien longtemps que Freya-Liv a cessé de se voir en catalogue. Plus besoin de l'argent que ça rapporte, et plus envie de se voir démultipliée à l'infinie sur des pages de magazines peu reluisants. Son réel pêché mignon ? Les défilés hautes coutures. Elle ne saurait s'en passer. Alors qu'elle se lasse de beaucoup d'aspects de son métier, parcourir la scène, comme elle l'appelle, sur ses talons sans cesse renouvelés lui procure toujours un frisson de plaisir, même après avoir usé trois cent escarpins dans des villes différentes.
○ Domaine(s) en vue ; Il n'existe rien qu'elle souhaite et n'ait déjà accompli, dans les strictes catégories du mannequinat. Oui, Freya-Liv est une top accomplie.
○ "I had a dream"... ; Parce qu'à vingt-six ans, la norvégienne en vient à se demander combien de temps le rêve va prendre pour redevenir réalité, elle envisage de passer de la célébrité purement "technique" -acquise au vu des magazines qui se l'arrache- à une célébrité touchant plus à sa personne. Cela passe par bon nombre de relations, évidemment. Clôturer des défilés au bras de Lagerfeld, Alphadi, Kenzo, Louis Vuitton.. Autant d'espoirs se concrétisant petit à petit. Mais son plus cher -et secret- désir est d'obtenir, lorsque le mannequinat ne sera plus pour elle, un poste important dans la direction d'un Vogue.
○ S'il y a bien un magazine de mode ; Vogue, évidemment, pour faire dans l'original.. Un professionnalisme qui ne peut que contenter la top. Tous les Vogue, pour dévorer soit les trouvailles, soit les jeunes corps qui s'y dévoilent.
○ Les côtés cool de la popularité ; Être reconnue et admirée. Non pas tant pour le plaisir de faire des envieuses (ou des envieux) simplement la satisfaction de sentir que ses choix sont appréciés, que son jugement reste infaillible et que ses efforts portent leur fruit. Et qu'elle reste une des plus grandes reines du domaine. Et puis, une liberté hallucinante. Elle n'a pas à donner son nom ni à sortir une attestation de je-ne-sais-quoi quand elle se présente face aux videurs de boîtes de nuit, oh non. Ils ne font que la regarder un bref instant, ouvrir de grands yeux ronds, et la laisser passer, en lui indiquant les tables VIP de la tête. Elle a accès à tous les réseaux, plus ou moins licites, de ce monde-ci. Et bien qu'elle n'y touche qu'occasionnellement, cela reste un plaisir peu négligeable. Oh, une dernière chose. L'étonnant plaisir du shopping : au lieu que ce soit à la client de remercier les vendeuses, ce sont elles qui se mettent à trois ou quatre pour la guider, et qui la remercient lorsqu'elle quitte la boutique. Les renversements de ce type sont délicieux.
○ Vive la colocation... ; En soi, une attaque à l'intimité. Freya-Liv a besoin d'un espace pour planifier ses diverses tâches. Mais en l'occurrence, elle est tombée sur une adorable jeune asiatique, qu'elle peut embobiner à sa guise. Parfaitement. Shin-Mu est intriguée par Freya-Liv, et c'est un euphémisme. Pour cette raison uniquement, la top supporte la présence d'une débutante à ses côtés. Surtout quand celle-ci est d'humeur à bien vouloir ranger la salle de bains. Parce que elle, elle a tout de même autre chose à faire.

Je suis un garçon dont la vie de couple avec les forums rpg est complètement tumultueuse. Un garçon qui joue des garçons, sauf qu'ici, vu que l'équilibre était à peu près correct, je me risque à jouer une fille. Je fantasme sur les mannequins, comme tous les garçons les plus clichés du monde, voilà qui est dit. Sauf que non, les anorexiques, c'est laid. En matière de models, je ne m'y connais pas trop, que par le biais des rpg. Et je sais que je pourrai rester des heures à voir défilers des shoots de julia stegner, de skye stracke, de cintia dicker, de freja, de natalia, de zippora. Côté hommes, j'en ai découvert beaucoup au fil des messages de rokku et c'est eux que j'aime. Victor Norlander, Ash, Stanislas truc, Nicolas Bemberg of course, etc. Et d'autres gens que je sais même pas si c'est des mannequins ou pas (a) Et niveau magazines de mode, autant être franc, je crois n'en lire qu'un par mois. Genre le glamour piqué à ma copine. Donc peut-être que je n'ai rien à faire là ? Hmpf, à voir. Le code du règlement m'a bien embêté parce que je pensais l'avoir retenu, et en fait non, donc je suis repartie le chercher avant de tomber sur cette magnifique fille qu'est Vlada Roslyakova.

○ C'est toute une histoire... ;

number one
Je suppose que ma vie a commencé à seize ans, oui, c'est ainsi qu'on doit voir les choses. Ma vie, c'est ce monde dans lequel je nage depuis dix ans. Avant, ce n'était rien. Un simple petite cocon de bonheur absurde. Avoir cru pendant seize ans que la vie serait simple, qu'un jour je serai avocate ou journaliste, que papa-maman m'épauleraient toute la vie, et que le norvégien était une jolie langue. Oui, une utopie qui s'est effondrée. Je ne pense pas le regretter. Ce n'était rien, rien du tout. Une errance sans but dans un nid enchanteur. Une grande ville de Norvège. Si je vous en délivrais le nom, je sais déjà quelle tête vous feriez. Du genre, c'est où la Norvège déjà ? Donc je nous épargne ce genre de présentations exaspérantes. J'ai fait mon chemin, mettons que moi non plus, je ne sache pas où se situe la Norvège. Oui, j'avais seize ans quand on est venu m'arracher à ma maison. Je ne regrette rien. Ce jour-là j'ai bien fait de mettre mes petits talons, de me balader dans cette rue inconnue, de venir lécher la vitrine de cette petite succursale d'une agence de mannequins norvégiens. Ca me faisait plutôt rire, je me demandais ce qu'il pouvait bien se passer derrière. Et puis une femme a ouvert la porte, est tombée sur moi, m'a dévisagé de bas en haut, a dit Tiens, tiens, et m'a fait signe d'entrer. Derrière, il y avait une toute petite équipe qui semblait parfaitement organisée. Un type a relevé ses lunettes d'un tas de paperasses et a dit. Oh, oh. Il me faudrait deux ans pour déchiffrer la significations de toutes ces onomatopées. Ce Oh oh voulait dire. Foi d'Aleksi, si on ne vient pas de trouver la gagnante de notre petit concours, je mange ma casquette. Ils m'assirent sur une chaise, et tout en se mettant soudain à me maquiller, ils m'expliquèrent de quoi il s'agissait. Leurs mots entraient en moi exactement comme quand on fait couler un colorant dans de l'eau. Lentement, la couleur s'empare de l'eau. D'abord quelques gouttes ne font que changer la teinte, et soudain,sans avoir aperçu la progression, l'eau a parfaitement changé de couleur. Et c'est transformée que je balbutiais mon d'accord.


number two
Il était loin, ce trophée de concours gagné haut à la main. Je n'avais rien fait que me laisser pomponner et venait de gagner une somme rondement coquette, pour la plus grande joie de mes parents. Soudain, ils réalisaient que leur fille serait peut-être autre chose qu'une avocate ratée. La vie m'ouvrait ses portes. De grandes portes dorées, lustrées, gigantesques, à travers lesquelles on passait si facilement. Et puis au moment où je décidai d'y entrer d'une enjambée, les portes se rétrécirent. Décidément, avec l'eau et le colorant tout à l'heure, je fais dans les métaphores. Mais ma vie n'est qu'une métaphore, une parabole. La légende de la jeune nordique méritante qui lutta pour parvenir au sommet. C'est beau, c'est grand, c'est moralisateur. C'est mon histoire, pas de chance. Oui, les portes se firent petites. Devenir mannequin, ce nouveau rêve, se révélait évidemment plus ardu que prévu. C'était répondre seule au téléphone quand une femme appela pour savoir si je voulais entrer véritablement dans une agence de renommée européenne. Fait, avec simplement le rouge aux joues. C'était prendre le train seule jusqu'à Oslo avec mes parents, puis me présenter seule à cette agence. Fait, avec juste les jambes flageollantes. C'était prendre des poses et les tenir pendant une heure. Fait, avec de la sueur venue perler sur mon front.
Ce fut laisser venir les compliments, le succès, les propositions.

Ce fut déménager. Seule. Abandonner tout. Apprendre soudain une langue que je ne maîtrisais qu'à peine, ayant appris l'allemand en première langue. C'était découvrir un monde exigent, harceleur, qui promettait le meilleur et le pire toujours en même temps, comme allant de pair. Très vite, il s'agissait de ne pas faillir à ma devise : S'obéir à soi-même pour pouvoir répondre aux attentes. Oui, c'est la parabole de la débutante qui va réussir. Je ne savais pas encore à quel point. Je me transformais en chiffres, et ce pour le bon plaisir de la Caranston Models Agency. Les chiffres de mes mensurations. Les chiffres des budgets pour m'envoyer de ci ou de là. Le profit qu'on faisait sur mon dos. Les chiffres lancées par celle qui me bookait, pour planifier les dates. Mon univers était devenu un génie de l'organisation froide et dure. Il s'agissait soit de tout rejeter en bloc, soit de faire avec, et de comprendre. Je choisis la deuxième option. Devenir bilingue en anglais, comprendre les sous-entendus, les mimiques. Les onomatopées. Faire du profit pour ceux qui avaient créé ma renommée. Je devenais un des porte-manteaux les plus célèbres de l'agence internationale. Freya-Liv, la nouvelle étoile montante. Ca sonnait bien, ça sonnait comme le début d'une épopée.


number three
Je fais comme si je ne me souvenais même plus des étapes par lesquelles j'étais passé. Moi professionnelle ? Mais non voyons. Étoile montante, puis top of the top. Bah voyons. Crétins de journalistes, pour qui nous prennent-ils ? Mille dollars que c'est la même chose pour tous mes sy sympathiques collègues : je me souviens de chaque étape, de chaque marche franchie. Mon premier shooting, ma première pub pour parfum, ma première cover, ma première fashion week. Ma première rencontre avec un grand créateur, la première fois que cette si sociable directrice a bien voulu me sourire. La première fois qu'une jeune débutante m'a demandé des conseils, un autographe. Les premières fois. Autant dire que mon parcours en a été juché. Mais évidemment, il est de bien meilleur ton de le cacher ? Moi ? Oh voyons monsieur, je ne me souviens même plus d'avoir été une débutante. Cette petite qui partage ma chambre, j'ai bien du mal à penser qu'on puisse trouver un quelconque plaisir à faire du mannequinat dans ces conditions. Heureusement que j'ai très vite été promue top parmi les tops. Ce n'est pas tant faire partie des plus gros salaires évidemment mais.... Foutaises. Qu'est-ce qu'on pourrait raconter. Bien sûr que si c'est intéressant de faire partie des plus gros salaires. De pouvoir dévaliser les boutiques à al recherche de l'étoffe qui vous sublimera. Et qui rappellera à tous que le chemin jusqu'à votre statut est long, très long.

Je ne ferai pas de faux-pas, jamais. Les tabloïd, ce n'est pas pour moi. On ne m'affichera pas en flagrant délit. Les seules photos de moi doivent être sublimes. Toutes. Aux bras de garçons sublimes. Tous. Rien ne doit clocher, rien. Le naturel est le dernier cadet de mes soucis. Soyons guindés, soyons faux, soyons des portes-manteaux, mais soyons beaux. Mais non ce n'est pas horrible, dix ans ici et vous penserez comme moi. Ou vous serez en désintox. La seule fois où les journaux m'ont vraiment accroché ? M'être fait refaire le nez dans une clinique privée, secrète. C'est une rumeur. Ou du moins, vous ne saurez jamais si c'est ou non une rumeur. Mon corps est mon objet. Il doit rester beau. Mon corps est mon arme. Quand je pense à tous ces jeunes éphèbes, à toutes ces petites princesses russes pleines de rêve... Ils sont mignons. Et s'il ne le sont pas, ou plus ? Je ne les vois pas, ou plus.




○ ... Et un sacré caractère ; Il y a ce qu'on sait des gens, et ce qu'on ignore. Et malheureusement, le plus croustillant est toujours ce qui nous est caché. Car évidemment, quel intérêt de rappeler à tout le monde que Freya-Liv est d'un professionnalisme extrême, qu'elle est toujours en quête de l'accessoire idéal, de l'étoile montante parfaite qu'elle pourra attacher à ses pas ? Oui, vous savez tout cela, tout le monde le sait. Freya-Liv a donné une interview une fois. Extrêmement décevante. Car elle ne faisait que répéter ce qui se lisait si bien dans sa façon même de défiler, et de s'afficher. Car oui, Freya-Liv s'affiche, sans vraiment s'afficher. Elle est fière de son corps, de ce corps qu'elle a construit, en joue sans vraiment en jouer. Oh, elle n'est pas bête loin de là. Elle serait même un chouïa manipulatrice que ça n'étonnerait pas grand monde. Elle n'a pas généreuse, non, et a bien trop tendance à se prendre pour une reine. Ou plutôt à voir que tout soit comme elle le souhaite. Un flot d'informations circule à son sujet. Freya-Liv est sûre d'elle, Freya-Liv est opportuniste, Freya-Liv est égocentrique, Freya-Liv est curieuse, Freya-Liv n'aimes pas les gens. Et malheureusement, ces informations sont en partie vraies, mais mal comprises. Car nul ne voit les ficelles qui régissent cette étrange personnalité. Procédons méthodiquement.

Oui, Freya-Liv est en quête de beauté, oui la top est professionnelle, à un point inimaginable. En réalité, cela atteint une névrose que peu de gens réalisent. La beauté extrême. Les proportions parfaites instaurées par Léonard de Vinci. Le cadrage exemplaire. Les précisions dignes du meilleurs chirurgien esthétique. Freya-Liv est obsédée par la beauté. Elle la désire, pour elle-même, et pour le monde qui l'entoure. La laideur lui fait horreur, sans qu'elle ne puisse la contrôler. D'où son air parfois froid et ses manières de princesse. Ce n'est qu'une princesse asphyxiée et malade. En quête de perfection. Une quête qui au fil des années et au fil de son métier s'est focalisé sur le corps. Le corps parfait. Alors oui, Freya-Liv est pointilleuse, mais sans cela elle ne serait plus elle-même. Alors oui, Freya-Liv n'aime pas les gens parce que seule une certaine misanthropie la sauve d'un dégoût profond qu'elle ne cesserait de ressentir face à un corps mal entretenu. La top a besoin d'être entouré de perfection, pour pouvoir y toucher.
Oui, Freya-Liv semble se prendre pour une reine. Elle n'en est pas une, loin de là. Simplement, si quelque chose cloche, elle perd ses repères. Elle n'a acquis une réelle confiance en elle que très tard. Et aujourd'hui encore, il faut que tout soit comme elle l'a prévu sans quoi elle est déboussolée. Perdue. Freya-Liv n'est pas une reine, bien au contraire. Elle a passionnellement besoin que le monde corresponde à l'image qu'elle s'en fait sinon elle se sent très vite fourmi. Fourmi incapable de rien faire.
Oui, Freya-Liv ne pense qu'à son métier. Elle s'est au fil du temps désintéressée de la personnalité des gens. C'est malheureux, peut-être, mais c'est ainsi. Les coeurs des gens sont sombres, gris, ratés, et si difficiles à transformer. Un corps au contraire, une réputation, ça se travaille, ça se construit. Il y a toujours quelque chose à peaufiner. Freya-Liv rencontrant quelqu'un, c'est Freya-Liv jugeant si la personne est intéressante à épauler. Puisque sa carrière ne peut que voler toujours plus haut, la grande top revit les affres des indécisions à travers ses petits protégés. Peu importe leur conscience morale.
Oui, Freya-Liv va vite vers les gens. Mais non, ce n'est ni pour les humilier, ni pour jouer à la pire des commères. Simplement parce qu'elle a besoin de savoir de quoi se compose le monde qui l'entoure. Elle est sujette aux préjugés, mais est particulièrement douée pour juger extrêmement vite les gens. Douée étant un qualificatif pour le moins ironique, puisque Freya-Liv n'est pas spécialement d'une grande lucidité. Simplement, elle tient à se fixer vite une opinion des gens qu'elle croise. Quand elle tombe juste, everything's fine. Quand elle tombe faux, c'est tant pis. Elle restera longtemps sur son idée. Un peu comme la rancune qu'elle a, éternelle, envers tous ceux qui lui ont déplu. Non, décidément, Freya-Liv ne change pas souvent d'avis.

La top n'aime pas le hasard. Vous me direz peu importe, très bien, je ne jouerai pas aux cartes avec elle. Mais ce n'est pas seulement ça. Certes les jeux de hasards la mettent dans un état de nerf inimaginable face à sa personnalité à priori mesurée, mais toute forme de hasard à tendance à la transformer. Se retrouver confrontée à un imprévu peut en faire une furie colérique comme une enfant démunie, selon l'ambiance générale de la journée, ou tout autres critères aléatoires.

En définitive, Freya-Liv n'est pas, de prime abord, la fille dont on a envie de faire sa meilleure amie, ni même sa coloc. Parce qu'elle semble bien trop organisée à tendance machiavélique pour ça. Quelqu'un de si structuré planifie forcément ses relations aussi non ? Bref, elle a ce côté professionnel exacerbé un peu inquiétant, quand on ne l'admire pas. En revanche, elle est la fille qu'on peut inviter aux soirées (évidemment pour sa célébrité), parce qu'on sait qu'elle ira vers tous les gens, voir un peu de qui il s'agit, se renseigner. J'ai dit enquêter, constituer sa petite cour ? Non, je en voulais pas, vous avez mal compris (a)



○ Avec des bons côtés... ; « Il n'y a pas à balancer. Et puisque la franchise est censée être, moralement, de rigueur, le premier avantage est le pactole amassé. Si j'avais continué sur ma voie journalistique je serais probablement dans un studio miteux dont le placard ne serait jamais rempli. Autrement dit, très loin du compte que je pouvais espéré. Oui, le mannequinnat, quand la carrière est réussite, offre cette possibilité de concrétiser les rêves. Cela semble absurde mais c'est sûrement le plus grand profit que j'en retire. Et puis il y a la popularité, si mitigée. Oui, j'aime que mon goût soit reconnue, que mon corps plaise, comme j'aimerais voir toutes mes créations appréciées. Mais je ne pense pas que la popularité soit le meilleur côté de mon job. Enfin, j'y reviendrai. Quand aux gens.. Je ne sais pas vraiment s'ils m'ont plus apporté que énervé. Cotoyer autant de personnalités, si différentes, toutes enfermées dans des cercles bien particuliers. C'est intéressant. Un temps. »

○ ... Et des mauvais côtés ; « Les exigences. Devoir être 100% disponible et opérationnelle quand telle maison appelle si on veut avoir une chance, c'est harassant. Ces règles imperturbables auxquelles on ne peut pas déroger. Comme la colocation par exemple. Une simple illustration de ce sentiment de contraintes. Toute notre vie est réglée par des instances supérieures, ce n'est pas toujours agréable, sans aller jusqu'à se sentir considéré comme un objet. Et puis il y a le chemin à parcourir. J'en ai bavé, je l'ai déjà dit. Je ne souhaite pas franchement de faire ce trajet épuisant. Apprendre une langue, voyager dans milieux complètement inconnus, abandonner entièrement ses racines. Oui, le monde de la mode oblige à des choix, toujours, à des épreuves. Je ne sais pas si on pourrait faire autrement, mais c'est dommage. »