Le destin est ce qui nous arrive au moment où on ne s'y attend pas.

La Caranston Models Agency semblait être l'endroit où je passais le plus clair de mon temps ces derniers jours... Aller-Retour entre chaque castin afin de recevoir de nouvelle adresse ou me rendre ou pour aller chercher mon emploi du temps du lendemain, c'était presque comme si j'y avais élu domicile. Aujourd'hui c'était Emily à l'acceuil, je commençais à connaitre chacune des personnes qui travaillait dans les bureaux où du moins qui avait un lien plus ou moins direct avec moi. M'arrêtant en face du bureau, comme à chaque fois je la saluait.

Bonjour, Madamen Adelvade n'a rien laissé pour moi?

Si... voilà. Bonne journée.

Merci à vous aussi...

Tout en saisissant les feuilles qu'elle me tendait je ne me remarquais pas le regard de braise qu'elle me lança et comme à chaque fois elle soupira devant mon indifférence. Mon nouvel emploi du temps en mains je me laissais tomber dans l'un des fauteuils les plus proches, dieu qu'est-ce qu'ils étaient confortables! Il prendrait bientôt la forme de mon dos si je continuais de m'y lover.

Je jetais donc finalement un coup d'oeil aux grilles, j'avais deux castings de prévu pour le lendemain en vue de la Fashion Week de Milan... J'étais vraiment excité à l'idée de décrocher un contrat pour l'un des évènements de l'année, je n'avais jamais mit les pieds et je m'étais donc mit à dévorer des dizaines de guides sur la ville centenaire ,histoire de maîtriser le sujet... Quoi personne n'allait m'interroger à ce sujet? Et alors? Qu'importais je ne voulais débarquer en parfait idiot.

Pendant que la plus part des mannequins se contenteront de faire la fête, j'en profiterai tout simplement pour visité Milano et ses nombreux musées et églises, j'en trépignais déjà d'impatience.

Je marchai le long de la rue, la tête levée vers le ciel, regardant les nuages défiler tout doucement. C’était le genre de choses que j’aimais faire … Bon, bien entendu, ce n’était pas un passe-temps sans risque … Bah oui ! Aforce de regarder en l’air, j’avais déjà manqué de renverser une bonne dizaine de personnes, et j’espérais ne pas avoir marcher dans un chewing-gum … ou autre chose … Par chance, j’avais évité les heures de pointes, avec des dizaines de femmes aux lunettes strictes et hauts talons, ainsi que les hommes d’affaires avec leurs attachés-caisse dans les mains.

J’arrivai enfin devant l’agence, puis je rentrai à l’intérieure pour me diriger directement vers la jeune femme qui s’occupait de l’accueil aujourd’hui. Je lui servis un charmant sourire, et récupérai mon emploi du temps sans problème. Il fallait dire que je venais tous les lundis pour chercher mon programme de la semaine, et même si je n’étais pas là depuis très longtemps, l’habitude de me voir débarquer un peu avant l’heure du déjeuné s’était installée.
J’étudiais mon planning attentivement, tout en marchant. Ok ... Tout s’annonçait plutôt tranquille. Mon agent avait réussit à me procurer quelques castings, et j’avais une séance de photo à faire dans quelques jours, histoire de compléter un peu mon book.

Je relevai enfin la tête, une fois avoir regardé ce que les prochains jours me réservaient. Je regardai rapidement autour de moi, évaluant la salle d’un tour de regard, tout en marchant vers la porte de la sortie. Je m’apprêtais à pousser cette dernière pour me retrouver dehors quand je l’aperçu … Qu’est-ce qu’il faisait là ? Enfin … Si, bien sûr, je le savais dès le début de notre rencontre qu’il travaillait ici, mais c’était une chose de se retrouver en face de lui que de savoir que je le croiserai peut être dans les jours à venir. Lewis était à quelques mètres de moi, assis confortablement dans un fauteuil. C’était lui … Le type de la tour Eiffel. On avait tout de suite accroché …. Du moins de mon côté, mais il m’avait semblé que pour sa part, ça avait été la même chose, et comme un abruti je lui avais raconté que j’étais en vacance à Paris … Pourquoi ? Je n’en savais carrément rien ! Je redoutais sa réaction quand il apprendrait que je lui avais raconté des bobards …

Qu'étais-je censé faire ? continuer mon chemin et retourner chez moi comme je comptais le faire quelques minutes auparavant ou aller le voir ?
Sans vraiment m'en rendre compte, la distance qui nous séparait l'un de l'autre s'était réduite ... J'avais vraiment marché vers lui attiré comme un aimant, sans avoir aucune emprise sur mes gestes ? ... C'était ... légèrement flippant, non ?

Je restai planté droit devant lui, sans rien dire. Quoi ? Je ne savais pas si je devais le saluer, lui parler cash, le ... Enfin bref ! Aucune idée ! Je préférais me contenter de le regarder en attendant qu'il relève sa tête. Ce qu'il fit quelques secondes plus tard, ayant sûrement sentit ma présence juste devant lui. Je lui adressai un grand sourire, légèrement timide, sans rien dire.

J'essayais de comprendre autant que je le pouvais l'emplois du temps de ma journée de demain qui s'avérait déjà bien chargé. Comme à mon habitude, je tentais de retenir chaque nom, chaque addresse et chaque heure par coeur dans le but de ne jamais être prit au dépourvu si jamais par exemple je n'arrivais pas à remettre la main sur l'horraire. C'était une habitude « étrange » - qu'est-ce qui ne l'était pas chez moi – que j'avais depuis l'époque du lycée... Dès le premier jours où nous recevions nos horaires je les apprenais par coeur. J'aimais l'ordre et ne pas être prit au dépourvu.

Alors que je pliais la feuille que je venais de mémoriser, une ombre vint se positioné dans la lumière qui m'éclairait, instinctivement je levais les yeux et découvrait un visage qui m'était étrangement famillier...Liam...

LIAM???

Je n'avais pu retenir ma surprise alors que j'écarquillais les yeux, me remémorant alors l'une de ses dernières répliques lorsque nous nous étions rencontrés « Si on doit se revoir, on se reverra .C’est le destin, mec ! » Sur le coup sa réplique m'avait laissé dans l'incompréhension totale et je me doutais bien que nous routes ne se croiseraient surement plus jamais... Et pourtant... L'apparition de Liam ici à la Caranston Agency me prouvait tout simplement le contraire. Un large sourire se dessina sur mon visage alors que je me levais d'un bond.

Wahou... Le destin quoi!

Je n'en revenais toujours pas de sa présence ici... Mais d'ailleurs que faisait-il ici à me sourire bêtement avec un emploi du temps à la main...

Comment? Que ? Ou? Comment... heuu je crois que j'ai déjà demandé ça.

La situation me perdait completement et pourtant je le sentais tout aussi mal à l'aise que moi et ne comprenait pas pourquoi.

Bon, au moins il ne m’avait pas oublié ! Nan, mais vous imaginez ? Vous rencontrez quelqu’un qui fait une forte impression sur votre mémoire, et là, quand vous le retrouvez, il vous a complètement oublié ! Je me serais senti bien seul !

Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres en le voyant se relever si rapidement. Je baissai la tête, un peu gêné quand il reparla du destin, comme je lui en avais fait part lors de notre rencontre, et répétai en murmurant :

« Ouais, le destin ... »

Le pauvre, si il savait qu’en réalité je savais qu’on se retrouverait un jour ou l’autre … Enfin, dans un sens … J’veux dire, combien y avait-il de chance que je trouve un mannequin qui travaillait dans la même agence que moi tout en haut de la tour Eiffel, et que je lui fasse part de mes désirs de suicidaire de vouloir sauter dans le vide …

J’esquissai une légère moue, me remettant à sourire en l’entendant débiter toutes ses questions à une vitesse impressionnante … Il avait l’air tout perdu ! C’est dingue, ça ! Il arrivait à me faire culpabiliser sans le vouloir … du moins à ce que je sache …

« Eum ... Je bosse ici Lewis … J’ai débarqué à Paris il y a deux semaines pour travailler entant que mannequin pour l’agence … »

Je baissai les yeux, un air penaud sur le visage, attendant de voir la réaction du jeune homme. J'enchaînai immédiatement, avant qu'il puisse me ... je sais pas ... traiter de cinglé, m'insulter, me demander des explications ... (?)

« J’suis désolé ! Je sais pas ce qu’il m’a prit … dans l’action … ou je ne sais pas … »

J’avais eu beau expliquer de toutes les façon imaginable et qui me passait par la tête la situation à ma psychologue le jeudi précédent, mais elle ne m’avait pas expliqué le pourquoi du comment … D’ailleurs, je me demandais si elle ne comprenait pas, tout comme moi, les raisons qui m’avaient poussé à raconter ça, ou si elle le comptait me le dire un jour, mais qu’elle trouvait plus drôle pendant ce temps de me laisser me débrouiller avec mes propres bêtises …

Je relevai la tête vers Lewis, avec une mine dépitée, complètement mort de trouille à le voir déçu par ce qu’il venait d’apprendre. C’était bizarre d’ailleurs … Pourquoi le bien être d’une personne avec qui j’avais parlé à peine une heure dans ma vie m’importait tant ? Rooh … J’aurais le temps d’y réfléchir plus tard !

J'avais beau essayé, je n'arrivais pas à mettre un nom sur l'expression étrange qu'il affichait. Il n'avait pas l'air aussi joyeux que moi de le revoir... Ce qui pouvait expliquer après tout pourquoi il n'avait pas voulu me donner son numéro de portable ou quelque chose dans le genre... Je l'avais effrayé comme je le faisais souvent avec les étranger et ma bizarrerie l'avait finalement fait fuir. Je maintenais tout de même mon léger sourire attendant sa réponse, peut-être y avait-il une explication beaucoup moins dramatique. Je l'espérais sincèrement.

Eum ... Je bosse ici Lewis … J’ai débarqué à Paris il y a deux semaines pour travailler entant que mannequin pour l’agence …

Je fronçais les sourcils pas sur d'avoir bien comprit ce qu'il venait de dire... N'était-il pas censé être un touriste irlandais venu à Paris en vacance? Du moins c'est ce dont je me souvenais, oui c'était ce qu'il avait dit... J'apprenais à l'instant qu'en fait, il était mannequin à l'agence – mon agence – fruit du hasard toujours? J'en étais plus vraiment sur.

J’suis désolé ! Je sais pas ce qu’il m’a prit … dans l’action … ou je ne sais pas …

Ouais moi non plus je sais pas ce qu'il t'as pris...

Mon ton était neutre alors que j'avais toujours les sourcils froncé. Tout se mettait en place dans mon esprit, quand il avait posé devant l'appareil et que j'avais reconnu ses poses, toutes ses remarques sur le destin et le fait que nous nous recroiserions... Il en était sur tout simplement parce qu'il savait que j'étais à l'agence. L'espace d'un instant je compris ce que Louisianne avait du ressentir lorsque je l'avais abordé quelques jours plutôt.

Est-ce que t'es un genre de psychopathe harceleur? J'espère que non parce que ce serait vraiment dommage parce que je t'aime bien quand même. T'assume pas d'être un mannequin? T'avais envie de te foutre de ma tête?

Les questions s'enchainait toujours mais mon ton n'avait rien de mauvais, je cherchais tout simplement à comprendre l'attitude de l'irlandais qui m'échappait complètement. D'accord parfois j'agissais de manière étrange mais là ça me dépassait...

Je me mordais la lèvre, avec un air digne d’un vrai petit garçon, tandis que je l’écoutais . Ouais, c’est sûr que Lewis ne devait pas me comprendre … je devais vraiment passer pour un échappé d’hôpital psychiatrique … Quelques secondes plus tard, il me demanda si j’était un harceleur psychopathe … Qu’est-ce que j’avais dit ? J’étais vraiment bon pour l’asile ! Malgré la triste vérité de ce qu’il disait, je ne pus réprimer un sourire. Si ça se trouve c’était vrai … Sans m’en rendre compte, j’étais peut être une sorte d’harceleur … Et je ne pourrais me sentir bien qu’une fois avoir mis fin à quelque chose … genre le tuer, le tabasser, ou dans le meilleur des cas, le violer.

« J’en sais rien ... Mes parents se sont toujours demandé si j’étais normal et j’ai rendez-vous chez une psychologue touts les jeudis … »

Le pire dans tout ça ? C’est que je racontais la stricte vérité ! … Enfin, mes parents me trouvaient étrange dans ma jeunesse à cause de la différence qui s’était installée entre moi et les autres gens de Corks, le village dans lequel j’avais grandi. Et puis, le mannequinât était quelque chose de stressant, de troublant … C’était tout à fait légitime que j’ais besoin d’en parler à quelqu’un, non ? J’avais toujours eu le besoin de confier mes ressenti à quelqu’un … Si j’avais tout gardé pour moi, j’aurais sûrement explosé un jour ou l’autre, serait devenu fou, et aurait asperger les autres gens de mon lycée avec du sang de porc, comme dans le film que j’avais vu mardi dernier ! … Ok, j’étais peut être un peu cinglé …

Je laissai mon regard traîner par terre, observant dans les détails chaque carreau du carrelage, avant de relever ma tête vers lui et plonger mes yeux dans les siens … Il avait un regard plus que troublant, du genre à vous donner envie de frissonner ou à avoir les poils de vos bras se mettre à faire une vrai ola et se dresser chacun, attirer par une force invisible … D’un bleu, que je ne saurais même pas détailler … Enfin bref !

« Je ne voulais pas me moquer de toi ! Je ne sais plus ce qui c’est passer dans ma tête … Je suis du genre à faire ce genre de choses, tu vois ? Vivre dans l’instant présent sans réfléchir aux conséquences … »

Je relevai une nouvelle fois ma tête, que j’avais rebaissé quelques secondes auparavant, vers lui. Je plongeai mon regard dans le sien, évitant de me concentrer sur ses grands yeux une nouvelle fois, pour dire le plus sincèrement possible :

« Je suis vraiment Irlandais, j’aime lire, j’ai des théories sur les coups de foudre et les âme-sœur, je crois vraiment au destin … Sinon, comment expliquer que je me retrouve à parler en haut de la tour Eiffel à un mec qui travaille avec moi ? … D’autres questions ? Tu veux savoir quelque chose sur moi ? »

J’en sais rien ... Mes parents se sont toujours demandé si j’étais normal et j’ai rendez-vous chez une psychologue touts les jeudis …

Je ne peut retenir mon doux rire en entendant sa réponse, il était quelque par attendrissant à essayer de justifier tant bien que mal sa situation. Il consultait donc un psychologue toutes les semaines... Peut-être devrais-je aussi? Après tout je me jugeais aussi bizarre – si pas plus – que Liam. Ma seule expérience avec un Psy remontait à l'époque du lycée lorsque d'une des visites médicales, il m'avait conseiller de me sociabiliser et de ne plus trop me rattacher aux mondes ouvrages dans lesquels j'étais constamment plonger. J'avais haussé les épaules et était reparti le dernier Harry Potter en main.

Je ne voulais pas me moquer de toi ! Je ne sais plus ce qui c’est passer dans ma tête … Je suis du genre à faire ce genre de choses, tu vois ? Vivre dans l’instant présent sans réfléchir aux conséquences …

C'était drôle, il continuait de se justifier alors que moi je l'avais déjà pardonner... Après tout pourquoi lui en vouloir de m'avoir cacher sa nature de mannequin? Il ne me devais rien et avait bien le droit de faire ce qu'il voulait. Certes j'avais été troublé par la nouvelle, mais une fois la pilule passé je me contentais de me réjouir d'avoir retrouver mon ami d'un jour que je croyais ne plus jamais revoir. Il s'agissait de plus important dans la situation... du moins pour moi...

Je suis vraiment Irlandais, j’aime lire, j’ai des théories sur les coups de foudre et les âme-sœur, je crois vraiment au destin … Sinon, comment expliquer que je me retrouve à parler en haut de la tour Eiffel à un mec qui travaille avec moi ? … D’autres questions ? Tu veux savoir quelque chose sur moi ?

Tu ne me mentiras plus ?

Je lui présentais la seule condition que j'avais à notre bonne entente... J'avais tendance à accorder vite et souvent sans réfléchir ma confiance aux gens ce qui faisait de moi quelqu'un d'assez naïf en réalité, mais je n'appréciais guère découvrir les mensonges... j'espérais à l'avenir ne plus avoir de désagréable nouvelles du genre. Je lui tendis la main, un large sourire au bords des lèvres.

Lewis Declàn, enchanté.

Un nouveau sourire se dessina sur mes lèvres en entendant la question de Lewis. En général, je ne mentais jamais … Ou alors, vraiment pas souvent et les quelques fois où ça mettait arrivé s’était par omission de la vérité. Je continuais d’ailleurs à me demander pourquoi je lui avais raconté ça … C’était peut être propre à l’individu … Si ça se trouve, il exerçait sur moi une emprise étrange et maléfique qui faisait que ça me donnait envie de mentir …

Je reportai mon intention sur le jeune homme, et répondit en un hochement de tête, tout en abordant un sourire sur mon visage :

« Promis ! »

Je regardai avec un nouveau petit sourire amusé Lewis me tendre sa main, tout sourire. Aaah ! N’était-il pas mignon notre petit parisien ? Assez bizarrement, je m’étais très vite attaché à lui … Je sais pas, je n’avais jamais eu beaucoup d’amis, peut être que trouver un gars comme moi : plus intéressé par les livres que par l’idée d’aller se bourrer la gueule en soirée … Ca avait peut être, en quelque sorte, fait progresser mes sensations à son égard à une vitesse impressionnante … ( ?)

Je pris sa main dans la mienne et secouer sa poignée comme on avait l’habitude de le faire quand on rencontrer quelqu’un, puis repris, en disant mon nom comme il l’avait fait :

« Liam O’Brian. »

Nouvelle rencontre, nouveau départ ? J’espérais sincèrement qu’il ne m’en voulait pas de lui avoir raconter des bêtises. Bon, apparemment, il semblait ne plus m’en tenir compte, mais même !

Je lui adressai un grand sourire sympathique, avant de commencer à poser mes fesses dans le fauteuil, tout en le tirant par la manche de son pull pour le faire s’assoire à mes côtés. Je me décalai à un côté du siège, pour lui laisser assez de place et pour ne pas qu’on se retrouve plus collé qu’on ne l’était déjà.

« Alors mannequin, hein ? Ca fait longtemps que tu fais ça ? »

Je pinçai mes lèvres quelques secondes, en réfléchissant, puis finit par me jeter à l’eau, un peu gêné d’exposer mon point de vue, mais depuis que j’avais discuté avec lui, je me posait cette question :

« Je ne t’aurais pas imaginé faire ça … Je veux dire, t’es pas bête … Enfin, tu m’as l’aire de connaître des tas de choses … »

Je faisais bien sûr référence à toutes ces petites informations qu’il sortait de part et d’autres de son cerveau dans une conversation. Ce mec savait dans les détails la vie de Gustave Eiffel, le nombre de touristes qu’avait compté Paris l’année dernière et sûrement plein d’autres choses ! Je relevai ma tête vers lui, pour l’interroger du regard, espérant que ma question n’était pas trop personnel et que je n’avais pas touché à une corde sensible en disant ceci.

Je serrai fermement sa main dans la mienne, symbole que nous reprenions un nouveau départ et cet fois sans mensonge je l'espérait. Après tout on m'avait prévenu à propos du monde du mannequinat où reignait mensonge, trahisons et manipulation... Mais je ne voulais pas croire que Liam faisait partie de ce groupe de personne, j'avais instinctivement confiance en lui le trouvant sympathique. Peut-être était-ce parce que nous avions énormement de chose en commun. Je ne savais pas vraiment...

Sans un mot de plus, il m'attira dans le fauteuil dans lequel j'étais lové quelques minutes plus tôt, il y avait juste la place pour deux personnes de notre gabari, on pouvait peut-être y assoire 3 mannequin féminin à condition qu'elles croisent les jambes... Je tournais enfin mon regard vers le siens entendant qu'il me posait une question.

Alors mannequin, hein ? Ca fait longtemps que tu fais ça ?

Non je suis un bébé... Un débutant quoi...

Je lui souris gêner, mais au moment où je voulais lui rendre sa question, il m'en posa une nouvelle.

Je ne t’aurais pas imaginé faire ça … Je veux dire, t’es pas bête … Enfin, tu m’as l’aire de connaître des tas de choses …

Je détournais le regard à la fois gêné et surpris, il s'agissait de la première personne qui me demandait les raisons pour lesquels j'étais entré dans le mannequinat. J'avais vu dans son regard de la curiosité et de l'incompréhension... Prenant une une grande inspiration je me lançais.

En fait... De septembre à décembre... J'étais étudiant en médecine, promis à un grand avenir en tant que chirurgien. Maman et Papa aurait été fière de moi et tout ce serait passé comme dans le meilleur des monde sauf que le personnage principale n'était pas heureux... Ce n'étais pas ce que je voulais. Ce n'étais pas mon rêve mais juste celui que mes parents avaient créer pour moi. Alors qu'on m'a proposer de devenir mannequin... J'ai sauté sur l'ocassion, c'était le moyen de changer du tout au tout de prendre une nouvelle direction avec de nouveau challenge.

Je pouffais, il devait maintenant me prendre pour un vrai malade qui était entrain de gâcher sa vie...

Enfin bref... Je suis timbré on y peut rien... Mes parents ne sont pas au courant... Et toi? Depuis longtemps dans le métier?

Je l’écoutai attentif à ce qu’il me racontait. Médecine ? Waa ! J’aurais même pas tenu quelques minutes là-dedans … Trop sensible j’imagine. A chaque dissection que j’avais exercé pendant mes années de lycée, je n’avais pu m’empêcher de donner un petit nom au pauvre animal éventré qui se retrouvait face à mes paires de ciseaux, prêt à se faire découper par mes mains maladroites … Mickey Mouse, le cœur de Dolly, Nemo … Enfin, il ne me semblait pas que la première année de médecine soit vraiment consacré à la pratique, mais sait-on jamais !

Je ne trouvais pas que Lewis ressemblait à un timbré comme il l’avait suggéré … Bon, il est vrai qu’il sortait de la norme, mais finalement c’était mieux que ressembler à tout les autres, non ? De ma place, je pouvais déjà voir des similitudes chez chacune des personnes passant dans mon champs de vision. Des femmes perchées sur des talons haut comme jamais, le léger tissu de leurs strings aux couleurs flash, rouge, jaune orange …, ressortant légèrement de leurs slims. Et oui, j’avais effectivement put me rendre compte de ce détail en regardant un peu plus bas que leurs nuques … Et alors ? J’avais l’habitude d’observer les gens sous les moindre de coutures ! Et puis à vrai dire, j’avais autre chose dans la tête que regarder les derrières des jolies filles qui passaient à côté de nous pour le moment !
Bien entendu, certaines personnes arrivaient à se démarquer … C’était un peu plus commun chez des personnes travaillant dans la mode, j’imagine … Pour ma part, si j’étais complètement du côté mental, mon mauvais goût manifeste côté fringue devait me classer dans la catégorie adolescent aux converses trouées et aux sweat-shirts à capuches … M’enfin bref !

« Longtemps ? Je ne dirais pas ça ! Ca va faire à peine deux semaines que j’ai commençé. »

Je lui adressai un petit sourire, puis finit par reprendre où je m’en étais arrêté. Après tout, il m’avait raconté quelque chose sur sa vie personnel (enfin ça l’était, non ?), je pouvais bien en faire de même ... De toute façon, je crois qu’on avait briser tous les abcès en parlant de coups de foudre et de destin ...

« Ma famille n’a pas beaucoup d’argent, et j’ai des rêves trop chères par rapport à ce que je pourrais m’offrir. Je n’ai pas obtenu de bourse à la fin du lycée, résultat, je n’avais aucun moyens de continuer mes études. Et là, on m’a proposé de devenir mannequin. Comme toi, j’ai saisit l’occasion qui s’offrait à moi, et … bah on verra bien où tout ça me mènera ! »

Je souris ostensiblement lorsqu'il m'avoua qu'il était tout aussi nouveau que moi, d'un côté j'étais soulagé enfin je trouvais quelqu'un qui se trouvait précisement dans la même situation que moi et qui devait surement passer par les mêmes étapes à ce moment devant enchaîné les castings la plus part du temps sans vraiment grand résultat mais ça faisait partie du métier. Mon intuation avait été la bonne lorsque je l'avais prit en photo pour la première à la tour eiffel, le petit côté sexy de sa première pose – gachée par mon doigt – venait surement de son côté mannequin.

Ma famille n’a pas beaucoup d’argent, et j’ai des rêves trop chères par rapport à ce que je pourrais m’offrir. Je n’ai pas obtenu de bourse à la fin du lycée, résultat, je n’avais aucun moyens de continuer mes études. Et là, on m’a proposé de devenir mannequin. Comme toi, j’ai saisit l’occasion qui s’offrait à moi, et … bah on verra bien où tout ça me mènera !

Carpe Diem!

Je n'avais jamais manqué de rien contrairement à lui, ma famille était assez aisée limite bourgeoise ce qui m'avait aussi en quelque sorte pousser à changer du tout au tout...Je croisais une nouvelle fois son regard et lui sourit. Il m'étais vraiment sympathique et j'étais assez heureux de me faire un nouvel ami au sein de l'agence.

Alors tu vis comment les débuts dans le monde des mannequins?

T'as déjà fait beaucoup de shoot? Moi j'ai eu mon premier y a pas longtemps c'était... Bizarre au début puis après ça a mieux été.

J'avais envie de pour une fois pouvoir partager mon ressentit avec quelqu'un qui avait le même vécut que moi et qui se trouvait dans la même situation. Nous pourrions nous soutenir et nous allions sans doute écumés les mêmes castings à l'avenir.

Je continuais à le regarder, un léger sourire collé au coin de mes lèvres. Plus je passais du temps avec Lewis, plus j’appréciais la compagnie du mannequin. Au risque de me répéter, on était pratiquement identique : tout deux nouveaux dans l’agence, insociables de nature … Et vous savez ce qu’on dit ? Qui se rassemblent, s’assemblent ! Le courant passait si bien que c’était une vrai délivrance … Enfin, ce que je veux dire, c’était que j’avais très rarement eut de bons potos … Il suffisait de regarder le nombre de contacts que contenait mon téléphone portable … Ca pouvait apeurer quiconque !

Je lançai un regard interrogateur vers le jeune homme en l’entendant me dire que son premier shoot s’était avéré bizarre. J’haussai des épaules, en lui souriant gentiment. Moi-même, j’avais trouvé cela étrange de me retrouver en face d’une personne qui portait toute son intention sur moi … Enfin, pas vraiment moi, plutôt mon corps … C’était d’ailleurs assez troublant … Comme se plier aux moindres désir d’un photographe … Je suis sûr que la personnalité de ce dernier devait se refléter dans ses photos … Son caractère, ses envies … Et même parfois ses fantasmes …

Je lui adressai un nouveau sourire. Je crois que j’avais rarement sourit autant dans ma vie … M’enfin bref ! Je finis par répondre à Lewis :

« Beaucoup de shoots ? Pas vraiment ! Juste deux … histoire de remplumer mon book pour aller aux différents castings qu’on m’a obtenu. »

Je lui adressai un sourire, avant de reprendre pour répondre à sa toute première question :

« Je ne sais pas si je suis vraiment fait pour ça … Enfin, je m’en sors et tout, mais j’imagine être pratiquement à l’opposé des gens de ce milieu … »

Un peu comme lui, j’imagine. Comme je venais de le lui dire, il ne faisait pas vraiment mannequin … trop gentil, trop … Non pas que les mannequins, stylistes et autres soient méchants, mais ils étaient trop extraverti, il y avait trop de compétition, la drogue, les moyens douteux pour ne pas prendre un gramme …

Je relevai ma tête vers lui, pour croiser une nouvelle fois son regard électrisant, et lui demandai, avec un léger sourire :

« Et toi ? Ca se passe bien ? »

J'écoutais attentivement ce qu'il me racontait, oui nous étions finalement plus ou moins au même stade dans notre carrière débutante de mannequin.

Je ne sais pas si je suis vraiment fait pour ça … Enfin, je m’en sors et tout, mais j’imagine être pratiquement à l’opposé des gens de ce milieu …

C'est pas parce qu'on est pas le genre à sortir une sextape tout les trois mois, passer notre temps entre les cuisses d'un photographe ou le nez dans le coke qu'on est pas fait pour être mannequin... Ce serait vraiment dommage si la profession ne se résumait qu'à ça.

Je lui sourit tristement en repensant à toutes les fois où Valentin c'était amusé à me faire la morale. Pour lui le monde dans lequel j'entrais ce résumait à ce que je venais d'énumérer. Je ne voulais pas y croire, ce serait beaucoup trop triste... Pour moi c'était un monde de créativité, d'action, d'imprévus qui avait bien sur ses parts d'ombres mais n'y avait-il pas autant de camé dans les bureaux des buildings de Paris? Certes ils étaient tous dopés aux anti-depresseurs mais où était la différence avec la coke? Pas très grande à mes yeux.

Et toi ? Ca se passe bien ?

Je me fis silencieux quelques secondes mes yeux toujours dans les siens avant d'enfin trouver une réponse.

Oui je pense ouais. Je me lève tout les matins en sachant que je vais pouvoir m'améliorer, que je vais devoir faire mes preuves encore et toujours et j'adore ça.

Je n'avais pas envie d'aborder les aspects plus négatif que j'avais déjà gouté, me concentrant dans les aspects positifs.

Alors à part ça la vie sur Paris tu t'adaptes? Déjà trouvé des parisiennes à ton goût?

J’esquissai un nouveau sourire en l’écoutant. Des sex tape ? de la coke ? Et Bienvenue dans les joies du mannequinât ! Bien entendu, il avait raison … Ce n’étaient que des détails, tout le monde n’était pas comme ça et encore heureux ! Vous imaginez ? Un monde de camé, prêt à imiter Pikachu nus comme des vers au milieu des champs Elysées ou à sauter sur la prochaine chose qui pourrait répondre un tant soi peu à leurs besoins sexuels …Oui, je m’égarais légèrement là !

Je laissai mes yeux plonger dans les siens, à mes risques et périls, comme je l’avais dit auparavant, ses yeux étaient à la limite du miracle sur cette terre … Enfin presque ! … De toute façon, j’avais toujours eut un faible pour les yeux bleus ! J’aurais rêvé que mon regard ait une couleur azur, mais on ne pas tout avoir j’imagine.

« Oui je pense ouais. Je me lève tout les matins en sachant que je vais pouvoir m'améliorer, que je vais devoir faire mes preuves encore et toujours et j'adore ça. »

Je sentais un nouveau sourire se tracer lentement sur mes lèvres, tandis que je l’écoutais. Il avait raison … Encore une fois. Mon sourire redoubla en entendant la question qui suivit. Si j’avais repéré des parisiennes ? Pour ça, il aurait fallut que je sorte de ma grotte pour en rencontrer. Jusque là, j’étais plus souvent resté à l’intérieure de mon appartement plutôt qu’à l’extérieure, à la rechercher d’une quelconque conquête. Et quand je n’étais pas affalé dans mon canapé, j’exécuté ce que mon planning me demandait sans rechigner. Autant dire que je n’avais pas vraiment eut le temps de faire des rencontres jusque là.

« Je pensais appeler la serveuse de la dernière fois, mais finalement non. »

Avais-je plaisanté. Lors de notre rencontre, une serveuse –qui aurait d’ailleurs mieux fait de se mêler de ses affaires- avait semblé être très intéressé par le soi-disant couple que Lewis et moi formions … Peut être recherchait-elle un plan à trois … Vous savez, les français …

Je repris, plus sérieusement :

« Nan, mais en faite, pas vraiment … Pas le temps. Et toi ? Une copine ? »

Je levais ostensiblement les yeux aux ciels en entendant sa première réponse faisant référence à notre rencontre et à la serveuse qui se prenait pour Sherlock Holmes... Je me souvenais aussi de la gêne que sa remarquer avait occassioné chez moi et je m'étais encore une fois ridiculisé avec mes joues qui rougissaient sans raisons vraiment valabe. Liam lui avait été plus amusé qu'autre chose mais ça restait tout de même un agréable souvenir.

Nan, mais en faite, pas vraiment … Pas le temps. Et toi ? Une copine ?

Je ris doucement à sa question et décidais de répliquer sur le ton de l'humour.

Tu n'es pas au courant? Je suis en couple avec un dénommé Liam on s'est rencontré sur la tour eiffel, la serveuse du café ou nous sommes allé nous a directement grillé.

Son rire se joignit alors au miens un peu plus gêné par l'audace dont j'avais fait preuve. J'aimais me montrer sarcastique ou cynique mais je n'avais que très rarement le courage de lancé mes remarques à voix haute... Avec Liam je me sentais à l'aise et n'avait pas vraiment peur de ses réactions car je savais qu'elles ne seraient pas négative.

Arrête de me regarder comme ça, on dirait un gamin qui vient de recevoir la Wii pour Noël.

Il grimaça déclanchant un nouveau rire alors que je me laissais confortablement tombé sur le fauteuil.

« Tu n'es pas au courant? Je suis en couple avec un dénommé Liam on s'est rencontré sur la tour Eiffel, la serveuse du café ou nous sommes allé nous a directement grillé. »

J’éclatai de rire, sans même avoir à me forcer. Aaaah ! Cette serveuse ! Il valait mieux en rire qu’en pleurer, nan ? Et puis, elle s’intéressait à ses clients, c’était bien … Même très bien ! Si tout deux nous avions réellement été en couple, j’aurais trouvé très gentil cet intérêt qu’elle éprouvait pour nous … Moi-même, j'avais tendance à me mêler de la vie des gens, même quand il n'y avait pas de pourboire à la clés, donc bon ... D'ailleurs, je retournerais bien là-bas un de ces jours ... Bon, bien évidemment je prendrai le risque de me retrouver sans le sous, mais qui ne tente rien, n'a rien, non ?

Je ne pus m'empêcher de remarquer qu'il n'avait pas non plus répondu à ma question ... Il devait être seul ... De toute façon, lors de notre rencontre, il m'avait avoué n'être jamais sortit avec personne, pourquoi ça aurait changé en si peu de jours ? ... Enfin, sait-on jamais ...
J'haussais finalement les épaules. Bah, peu importe, qu'est-ce que ça aurait changé à notre relation ? ... Enfin jusqu'à preuve du contraire, qu'il soit amoureux ou non d'une tiers personne n'était pas mes affaires ... non ?

Je relevai ma tête vers lui, un sourire collé au visage, pour le détailler une nouvelle fois. Raah ! Ses yeux étaient carrément envoûtant ! M'nfin, c'était pas mon problème ! ... Enfin si en faite ! J'arrivais pas à me détacher de son regard ! Arrg !

« Arrête de me regarder comme ça, on dirait un gamin qui vient de recevoir la Wii pour Noël »

Je me surpris à sentir le rouge me monter aux joues. Rooh ! J'avais rien à me reprocher après tout ! Je finis par éclater une nouvelle fois de rire. Ce dernier redoubla quand il me donna un petit coup dans les côtes, me laissant esquisser une légère grimace.

Je répondis avec un léger sourire, en plaisantant :

« C'est parce que ton T-shirt remonte, je vois le bas de ton dos ! ESPECE DE NUDISTE ! »

Quelques visages se retournèrent vers nous, l'air de se demander ce qu'il pouvait bien se passer. Je ne leur prêtais aucune intention, laissant mon rire augmenter en regardant la réaction de Lewis.

Un léger rire s'échappa d'entre mes lèvres lorsque je remarquais que Liam était un peu gêné par ma remarque. Pour une fois les rôles étaient inversés et ce n'était pas moi qui me retrouvais dans une situation maladroite. C'était la première fois que je le voyais comme ça et je trouvais ça quelque part mignon et attendrissant. Ne me laissant pas de répits il répliqua.

C'est parce que ton T-shirt remonte, je vois le bas de ton dos ! ESPECE DE NUDISTE !

En un quart de seconde – sentant tout les regards se posé sur moi – je virais totalement au rouge vif détournant aussitôt me regard le plantant dans le sol. Je me mis alors à à tirer sur mon T-shirt au possible afin de ne plus laisser entre voir le bas de mon dos... Tant que ce n'était pas mon bas ventre... Toujours rouge j'essayais de trouvé quelque chose à lui répondre, je lui donnais un nouveau coup dans les côtes.

Espèce de pervers! Je suis sur que petit tu mataises pornos à la place de titou le lapinou où les télétubies!

Je n'osais toujours pas relevé mes yeux même si je savais que maintenant plus personne ne prêtait attention à nos propos complètement délirant. Je décidais de me lever d'un bon le fusillant du regard.

Soit on va ailleurs soit je me barre. Parce que impossible de tenir une discution en publique avec toi.

Mon ton n'avait rien de sévère je rigolais même entre certains mots... Ne voyant qu'il ne réagissait pas tout de suite je commençais à m'éloigner.

AHA ! Situation inversée ! Pensai-je en le voyant rougir comme je l’avais fait quelques secondes auparavant. Je le regardai avec un léger sourire à la fois amusé et à la fois attendrit, tandis qu’il tirait inlassablement sur son T-shirt, afin de cacher sa peau nue.

Je lançai un regard à la ronde pour croiser les regards des quelques intrigués par la situation, afin de leur intimer de reporter leurs intentions sur leurs magasines de mode ou de leurs examens de books. Si savoir le regard des autres sur moi ne m’avait jamais gêné … Habitude j’imagine, Lewis ne semblait ne pas trop aimer ça et je lui devais bien ça, non ?

« Espèce de pervers! Je suis sur que petit tu matais les pornos à la place de Titou le Lapinou ou les Télétubies! »

J’esquissai un nouveau sourire en entendant sa répartie, puis répliquai pratiquement du tact au tact, en plaisantant :

« Démasqué ... »

Aucun de nous ne parla pendant un petit moment. Il se leva, sans me prévenir, me laissant sursauter très légèrement de surprise sur le coup. Tout s’enchaîna rapidement, il répliqua qu’il voulait partir de l’agence pour aller ailleurs, et avant même que ses mots furent montés à mon cerveau, il se dirigeait déjà vers la sortie. Je me levai à mon tour d’un bond, et le rejoignait à moitié en courant –faut dire qu’il avait pris pas mal d’avance- avant de me mettre à marcher à ses côtés. Je finis par dire, en riant légèrement, afin de répondre à sa précédente phrase, doucement afin de ne pas reporter l'intention des personnes présentes sur nous :

« Un lieu non publique ? Ca va être assez dur à trouver … Tu pensais au cagibi où tu te vouais au plaisir solitaire ? »

Arrivé à la porte, je la lui tint et lui fit signe de passer le premier comme un majeur d'homme aurait put le faire, puis sortit à mon tour. Je l'interrogeais du regard, me demandant par quels côtés nous allions nous aventurer cette fois-ci.

Un lieu non publique ? Ça va être assez dur à trouver … Tu pensais au cagibi où tu te vouais au plaisir solitaire ?

Je pouffais de sa bêtise tout en continuant d'avancer... Ce n'était pas mon genre de m'adonner au plaisir solitaire des les petits réduits, peut-être étais-ce son genre? Je ris moi même de ma bêtise alors que déjà que nous étions déjà dehors. Je le fis alors s'arrêter hésitant quelques secondes.

Mais allez bouge tes fesses!

J'étais content qu'il m'ait suivit, il aurait très bien pu me juger complètement puéril – ce qui n'aurait pas été la première fois – et me laisser partir tout seul dans mon petit jeu sans but précis. Je voyais beaucoup trop et constamment les murs de l'agence j'avais tout simplement un besoin urgent de changer d'air et d'aller voir ce qu'il se passait dans Paris. Mon visage s'éclaira lorsque je compris son hésitation me rappelant ma question au pied de la tour Eiffel.

Droite!

Tout en voulant le faire bouger je lui saisis la main comme j'avais voulu le faire la première fois cette fois sans gêne aucune je jugeais déjà Liam comme étant l'un de mes amis et ce geste familier n'avait pas d'ambiguïté... enfin peut-être un peu... et alors? Tout en riant je le tirais.

Allez! Viens!

On aurait dit un enfant en bas âge qui trainait son père dans l'un des magasins de jouet de la ville. Ce qui fut exactement notre premier arrêt. Je m'arrêtais alors en face de l'entrée, sa main toujours dans la mienne et lui lançais solanellement.

Je tiens à te prévenir, si nous rentrons là-dedans

Je risque de devenir incontrôlable... Je suis incapable de résister à l'envie d'appuyer sur tout les boutons « test-moi »....

Lewis m’attrapa la main sans que je m’y attende, ce qui me valut un très léger tressaillement. Il fallait dire que je n’étais pas vraiment habitué à ce qu’on se promène la main dans la main comme ça … Je sentis mes joues se rosirent doucement, encore heureux qu’il ne puisse pas me voir, me traînant avec énergie tout droit. Ca avait toujours été le genre de geste que je réservais au … Ouais, enfin que je ferais –parce que jusque là, ça n’avait jamais été arrivé- à une petite amie, ou quelque chose comme ça … Enfin, pourquoi pas ! Ca m’avait surpris sur le coup, mais finalement c’était pas si bizarre que ça. Il me traîné davantage vers un lieu inconnu qu’autre chose.

Nous nous arrêtâmes enfin devant quelque chose. Je relevai la tête vers le bâtiment, avant de sentir un grand sourire se dessiner sur mes lèvres. Un magasin de jouet ? sérieux ? Je détaillais la vitrine avec envie, observant les différentes peluches de personnages de dessins animés.

« Je tiens à te prévenir, si nous rentrons là-dedans. Je risque de devenir incontrôlable... Je suis incapable de résister à l'envie d'appuyer sur tout les boutons « test-moi ».... »

J’éclatai de rire, avant de l’entraîner, sa main dans la mienne, dans la boutique. Je l’emmenai vers un bout du magasin, pour commencer à parcourir le premier rayon qui se présentait à nous. Je finis par m’arrêter et je regardai avec un admiration une grande peluche, ressemblant étrangement à une banane … Une banane ? Je ne pus me retenir de dire :

« Ca fait un peu ... »

Je me tus, attendant qu’un petit garçon avec une pile de jouets électroniques passe devant nous, avant de reprendre, chuchotant pratiquement à l’oreille de Lewis pour éviter qu’un gamin n’entende ce que je voulais dire :

« A un sex toy ... Tu ne trouves pas ? »

Ma prévention n'eut que pour résultat de le faire rire, tant pis pour lui il n'avait aucune idée dans ce qu'il s'engageait. Je me laissais traîner par le brun qui prenait l'initiative me traînant jusque dans le dernier rayon pour pouvoir observer tout le magasin rayon par rayon de la manière la plus pratique possible. Mes yeux se posèrent sur les divers peluches plus énormes les unes que les autres et dont les prix étaient surtout exorbitant. Un immense lapin avec des yeux étranges me fixaient ce qui me mettait assez mal à l'aise on aurait presque dit qu'il allait me sauter dessus...

Ça fait un peu ...

Haussant les sourcils d'incompréhension je tournais mon regard dans la direction du sien. S'offrit alors à moi la vision d'une énorme peluche en forme de banane à moitié épluché... Mais quel genre d'enfant pouvait bien acheté ce genre de jouet? Le singe qui allait avec cette fameuse banane était encore plus énorme. Il se rapprocha de moi pour me murmurer ce qu'il pensait ce qui me fit rougir, mains dans la main sa bouche près de mon oreille, la situation pouvait vraiment porter à confusion.

A un sex toy ... Tu ne trouves pas ?

Je pouffais avant de lâcher sa main pour le pousser.

Espèce de pervers!

À croire que tu t'es toujours pas remit de la vision de mon sublime dos!

Je riais une nouvelle fois de bon cœur, tout en le poussant vers le fond d'un autre couloir du magasin.

On est pas dans un sex-shop t'attends pas à découvrir un rayon préservatif aux saveurs des quatre coins du monde... non mais je rêve!

Nous étions maintenant dans le rayon des jouet pour 3 ans et plus , tous pour la plus part était électronique et j'avais une folle envie de presser sur les boutons.

Je m’esclaffai à mon tour, tandis qu’il me pousser du bout de sa main. Je laissai un grand sourire innocent se dessiner sur mes lèvres en l’écoutant. Pervers, moi ? Même pas vrai ! Je ne faisais que constater la triste vérité. Si il y avait quelqu’un de déborder par ses hormones ou je ne sais quoi, c’était bien le concepteur de jouet qui s’était occuper de cette banane !

« À croire que tu t'es toujours pas remit de la vision de mon sublime dos! »

« Ca doit être ça ... »

Avais-je répliqué avec un léger sourire en coin, roulant des yeux, ironique. Enfin c’était pour plaisanter, hein ! … A vrai dire, son dos était plutôt … sexy … Enfin, je disais ça comme ça, hein ! Encore une fois je ne faisais que de constater qu’il semblait être plutôt musclé sous son T-shirt, et je ne saurais sûrement jamais si c’était bel et bien le cas ou non … Enfin, j’imagine … C’est pas comme si on était des footballeurs qui devaient partager leurs douches, vous voyez ? M’enfin, bref.

Je me laissai donc entraîner dans le second rayon du magasin par Lewis, toujours en riant. Je laissai mes yeux examiner la multitude de jouets électronique pour bambin, qui étaient ranger en ligne sur les étagères. Waa … Si j’avais eut ça petit, je serais sûrement finit surdoué … Apprendre un lire, à écrire, à compter (…etc) tout en s’amusant ? Je vote pour !

« On est pas dans un sex-shop t'attends pas à découvrir un rayon préservatif aux saveurs des quatre coins du monde... non mais je rêve! »

« Arrrg ! J’ai toujours rêvé de trouver parfum rutabaga pourtant ! »

Je me mis à marcher le long de l’allée, les mains dans les poches, regardant les jouets. Je me tournai vers Lewis, qui … sembler trépigner d’impatience à l’idée de s’amuser à tester les différents produits. Un sourire ce dessina sur mon visage et je lui lançais avec un sourire provoquant :

« Tryyy me, Lewis ! »

Mon regard voguait d'un jouet à l'autre tel un enfant lâché dans le magasin, je sentais des dizaines d'yeux globuleux braqués sur moi et peut-être une centaine de bouton, tirette, sonnette, langue et autres formes étranges que je les essaies. Je n'avais aucune idée de comment commencé, un autre chronologique ? Ou alors peut-être devrais-je me laisser aller et tout pressé créant assis un cahot totale dans le rayon des plus de trois ans? La tentation était vraiment grande.

Alors que mes yeux oscillaient entre un bob l'éponge plus vrai que nature et une Dora l'exploratrice plus flippante que jamais mon regard se posa sur un Liam plus déchaîné que jamais. Je sentais déjà le rouge monté à mes joues en l'entendant prononcé « Try me ». Mon visage fut presque aussitôt aussi rouge que celui d'un des jouets non loin, étais-ce moi ou ça phrase avait une étrange connotation.

Non mais c'est pas vrai, t'es déchaîné aujourd'hui!

C'est quoi la prochaine étape après le sex-toy et le try me? Tu tournes un film x? Pervers!

Je ris doucement mes mains dans son dos continuant à le poussé jusque dans un autre rayon qui comportait encore une flambé de jeu « éducatif ».

Alooors tu préfères quoi pour ton anniversaire? Bob l'éponge ou alors G.I. Joe??

Un nouveau rire s'échappa d'entre mes lèvres alors que je lui présentais les différents jouet présent.

Au fait! C'est quand ton anniversaire?

Un nouveau sourire se dessina sur mes lèvres en voyant les joues de Lewis virer au rouge. Rien de moqueur ! Je trouvais ceci tellement adorable que je me demandais si je ne m’amusais pas à provoquer ces petits rougissements exprès pour pouvoir le regarder dans cet état, qui était finalement si attendrissant.

Je le laissai donc me guider à l’aide de ses mains douces dans mon dos jusqu’au rayon suivant du magasin. Une nouvelle flopée de jouets électroniques se présentaient à nous, de quoi donner de nouvelles envies de tester les petits sons des différents appareils, machines et tout le reste.

« Alooors tu préfères quoi pour ton anniversaire? Bob l'éponge ou alors G.I. Joe?? »

Je me mis à rire doucement, observant les différents jouets dont il me parlait, avant de répliquer avec un sourire mi-amusé, mi-innocent :

« Je choisi la troisième option, Barbie ... Elle est beaucoup plus sexy que les deux autres ! »

Je me mis à rire une nouvelle fois, avant de sourire quand Lewis me demanda la date de mon anniversaire, je lui répondu, avec une légère moue de petit garçon boudeur :

« Mais c’est dans trop longtemps le mien ! 4 septembre, et toi ? »

Je lui adressai un petit sourire, avant de me remettre à vaquer le long de l’allée. Alors que j’étais en plein examen d’un clown au gros nez rouge et au chapeau très étrange, j’entendis une sorte de voix automatique dans mon dos. Ah ! Il avait finit par craquer ! Lewis était penché vers un jouet dont il venait sûrement d’appuyer sur un des petits boutons qui l’ornaient.
Amusé, je m’approchai de lui à pas feutrés et dit tout doucement, en un souffle, à son oreille:

« Tu testes des jouets en plastiques, mais tu veux pas goûter à ma banana spilt ? Je vais me vexer si ça continue … »

Qu’est-ce que je vous avez dit ? Le voir rougir devenait pratiquement vital pour moi. Je n’aurais même pas penser être capable de dire une chose pareille à quelqu’un, mais apparemment, le jeune homme avait des effets très étrange sur moi.

Je ris, il préférait la blonde californienne toute de plastique à l'éponge carré. Question de goût après tout j'aurai quand à moi préféré le personnage jaune issu de cartoon beaucoup plus amusant et attrayant à mes yeux que la poupée superficielle chérie par des milliers de petites filles de par le monde.

Mais c’est dans trop longtemps le mien ! 4 septembre, et toi ?

Moi c'était y a un mois, donc ça va t'as le temps pour me trouver le cadeau du siècle.

Je me souvenais de mon dernier anniversaire, je l'avais passé seul à l'appartement. Valentin avait du s'absenter et mes parents en voyage n'avaient pu être là pour moi. C'était le premier anniversaire de mon existence que je passais seul. Pour moi ça avait tout simplement été un jour comme les autres, le fait que j'entre dans la majorité ne changeait pour moi pas grand chose à mon existence que je trouvais à l'époque beaucoup trop monotone. J'avais souhaité le changement en soufflant l'unique bougie de mon cupcake et je l'avais obtenu.

Perdu dans mes pensées, je suivais inconsciemment Liam qui continuait à déambuler dans les rayons surchargés. Je ne pus m'empêcher de me demander qui pouvait bien acheter tout ça... Une opulence de jouet pareil de quoi satisfaire peut-être l'Afrique entière... Alors que j'étais tout bonnement sur que la moitié du magasin finirait dans la chambre de l'un de ces enfants beaucoup trop gâté. Je soupirais, je n'y pouvais rien – enfin pas grand chose. Mon regard fut ensuite attiré par l'un des jouets ; une sorte de téléphone immense munis de deux yeux et une bouche et je ne pus guère résister à la curiosité... Qu'allait-il se produire lorsque je presserai le bouton #1...

Sans plus hésité je m'exécutais riant doucement entendant la bruyante mélodie me faire sursauter.

Tu testes des jouets en plastiques, mais tu veux pas goûter à ma banana Split ? Je vais me vexer si ça continue …

Bouffée de chaleur incontrôlable, mes joues virèrent au rouge vif. Je ne savais absolument que dire ou comment réagir à la réplique de Liam je me tournais vers lui furibond.

Je... mais... tu...fous...enfermé...cage...malade...pfft!

Les mots s'accumulaient dans mon esprit mais je ne parvenais tout simplement pas à le coordonné pour créer une phrase correct ce qui donnait un résultat pas du tout compréhensible. Je m'éloignais alors sous les rires de Liam enfouissantt mon visage rouge de gêne dans mon écharpe.

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